Une centaine d'hommes d'affaires belges ont participé jeudi à un séminaire consacré à l'approche du marché algérien et plus spécifiquement l'approche par la participation aux appels d'offres. Intervenant à l'ouverture de ce séminaire d'information organisé par Bruxelles Export, en collaboration avec l'Agence wallone à l'exportation (AWEX), l'attachée économique de l'ambassade de Belgique à Alger, Mme Kathlijn Fruithof, a brossé un tableau optimiste sur les perspectives du marché algérien qui offre, selon elle, de larges opportunités pour les entreprises belges. Elle a affirmé que le contexte général en Algérie se caractérise notamment par une stabilité politique, une “situation de paix après une décennie noire”, et un “vaste programme d'investissements publics”. Pour montrer les atouts actuels de l'économie algérienne, elle informera les participants que la production d'hydrocarbures a bénéficié, jusqu'à peu, de l'augmentation du prix du pétrole. Elle précisera que l'Algérie produit une bonne quantité de pétrole (1,4 million de barils/jour), qu'elle est le deuxième exportateur mondial de GNL et de GPL et le 3e exportateur mondial de gaz naturel, avec Sonatrach comme 12e compagnie pétrolière mondiale. Elle affirmera, d'autre part, les bonnes perspectives économiques de l'Algérie, y compris la croissance à long terme. “Les recettes pétrolière, a-t-elle dit, permettent à l'Algérie de faire face à ses besoins d'importation et d'investir pour moderniser le pays, de développer de grandes infrastructures (routes, autoroutes, ports, travaux hydrauliques), d'améliorer des conditions de vie de la population (construction d'1 million de logements) et de moderniser le service public (éducation, formation professionnelle, santé)". En ces temps où la crise économique mondiale touche la Belgique, elle incitera les entreprises de son pays à regarder vers l'Algérie “où il y a énormément de choses et de projets à faire”, a-t-elle souligné. Elle invitera ensuite les entreprises belges d'ingénierie et de conseil, d'industries (grands groupes et PME) ainsi que celles spécialisées dans l'exploitation d'infrastructures, de participer aux appels d'offres internationaux en sous-traitance ou en partenariat avec des entreprises algériennes via le code algérien des marchés publics ou le code du BAOSEM (Bulletin des appels d'offres du secteur de l'Energie et des Mines). Elle les incitera également à investir leurs efforts sur les “secteurs porteurs” tels que l'énergie, la pétrochimie, l'agriculture et l'agro-alimentaire, les transports, le BTP, le tourisme, les services financiers, la formation, l'ingénierie, et l'eau. “Le message principal qu'on a voulu transmettre, c'est qu'il y a énormément à faire, et il y a beaucoup d'entreprises qui pourraient avoir des marchés intéressants en Algérie, mais pour ce faire, une attention complète est nécessaire. C'est un processus très intense pour développer ce marché, mais en contrepartie, on peut attendre de gros projets”, a-t-elle déclaré à l'APS. De leur côté, un spécialiste juridique et un commissaire aux comptes algériens, respectivement Nasreddine Lezzaz et Wassila Lerari-Mouzai ont analysé pour l'occasion les spécificités du marché algérien et ont détaillé le dispositif d'accompagnement des entreprises pour qu'elles puissent concrétiser leurs opérations d'exportation. Les deux experts ont indiqué la “meilleure stratégie” pour répondre avec succès aux appels d'offres, depuis l'identification du marché jusqu'à la présentation de l'offre et l'ouverture des plis. À ce sujet, Mme Lerari-Mouzai a indiqué que “tout projet d'implantation en Algérie doit être préparé préalablement”. Pour elle, “c'est là la première recommandation (à faire à tout investisseur potentiel), et quand on dit étudier son implantation, c'est d'abord étudier sa stratégie et faire une étude de marché”. Ces précisions interviennent pour recadrer des témoignages d'entreprises belges, qui, même si elles sont implantées en Algérie et font du chiffre d'affaires, persistent à poser des problèmes notamment des lenteurs bureaucratiques. “Une étude de marché (économique et même culturel) est la première chose à faire si on ne connaît pas le marché algérien”, a-t-elle souligné en précisant que l'approche administrative doit intervenir après. “Les entreprises étrangères qui sont installées en Algérie parlent toujours de problèmes, mais oublient d'évoquer leurs chiffres d'affaires réalisés. Il ne parlent pas non plus de la fiscalité en vigueur, qui est beaucoup plus souple que dans leur propre pays”, estime par ailleurs l'ancienne magistrate. Elle citera, sur ce dernier point, le cas de la Belgique où l'impôt sur le revenu global (IRG) atteint les 55 %. Créé pour être au service des exportateurs bruxellois, Bruxelles Export réunit les forces vives de trois organismes (public et privés) de la région : la direction du commerce extérieur du ministère de la région de Bruxelles-Capitale, la Chambre d'industrie et de commerce de Bruxelles et l'Union des entreprises de Bruxelles.