Il s'agit de moderniser les pratiques à travers l'adoption des systèmes Amadeus (réservation électronique) et Hotix (gestion de l'industrie hôtelière). En passant d'une stratégie collective à une stratégie individuelle, le cap est ainsi franchi pour donner de la consistance au discours tenu jusqu'ici par les différents ministres qui se sont succédé au ministère du Tourisme. Chérif Rahmani, actuellement en charge du secteur, s'avance prudemment pour aborder la politique touristique à mener, modérant ses propos et restant ainsi plus proche de la réalité. “Nous sommes en retard. Nous sommes même absents de la carte touristique internationale, et nous notons aussi du retard au niveau de l'utilisation des nouvelles technologies”, reconnaîtra le ministre lors du séminaire tenu hier à l'hôtel El-Aurassi concernant la généralisation des nouvelles technologies dans les agences de Tourisme et de voyages et les hôtels (cas des systèmes Amadeus et Hotix). Autrement dit, rien ne va à ce stade de compétition qui se fait de plus en plus rude, et la crise financière mondiale actuelle vient ajouter son grain de sel pour brouiller toutes les pistes. “Il nous faut sortir du discours empirique et généralisateur. Nous avons mis en place une stratégie collective à travers le SDAT et il est grand temps de passer à une stratégie individuelle à entreprendre au niveau de chaque entreprise, agence, office... etc.”, dira t-il, pour expliquer la pertinence de l'Intersectorialité tout autant que la décentralisation illustrant l'approche en plaidant pour “l'implication effective et efficiente des collectivités locales”. Une avancée considérable dans le discours de Rahmani qui appelle avec insistance à donner de la consistance à l'initiative qu'elle soit publique ou privée en joignant le geste à la parole et passer à l'acte. “Notre choix est crucial et c'est maintenant qu'il faut le faire si l'on aspire à gagner une place”, dira Rahmani en abordant les quatre tendances qui dominent actuellement l'industrie touristique. “Le tourisme est en train de s'agréger de manière verticale et horizontale pour tous les intervenants dans le secteur. Les TO se réunissent et s'intègrent et il n'y a plus de place pour les petits qui veulent faire cavalier seul”, lancera crûment le ministre à l'attention d'un auditoire très attentif. Lorsque Chérif Rahmani parlera de la nécessité de moderniser les pratiques des agences de voyages et des hôtels à travers les systèmes Amadeus et Hotix, c'est surtout une manière de motiver, chacun à son niveau, pour participer réellement à la construction de la “Destination Algérie”. “Nous assistons aujourd'hui à la naissance de nouveaux espaces, flux et segments qu'il nous faut maîtriser”, a-t-il poursuivi, étayant ses propos par des exemples concrets. La Chine se présente comme une destination émergente et occupera le 4e rang avec 100 millions de touristes. Elle s'ajoutera à d'autres destinations comme le Japon, la Corée, la Russie ou encore l'Argentine. Il précisera en outre que tout réside dans l'ingéniosité de l'initiative car les destinations les plus intéressantes ne sont pas forcément les plus étendues en termes de surface ou en potentiel mais plutôt l'intelligence de savoir quoi en faire. Dubaï pour ne citer que ce petit bout d'espace de 81 km recevra 15 millions de touristes en 2012 et ce n'est certes pas pour rien si Marriott a décidé d'implanter 78 établissements hôteliers au Moyen-Orient d'ici 2012. C'est dire qu'un bouleversement s'est opéré au niveau de l'approche touristique en elle-même et il nous faut suivre les changements en s'adaptant et en réorientant nos intérêts. Pour cela, il faudrait réellement que le renouveau touristique figure parmi les priorités de l'Etat ce qui est loin d'être le cas… En attendant, un petit rayon de soleil en direction des agences de tourisme et de voyages dans le Grand Sud qui peuvent désormais prétendre à l'aide de l'ANDI pour l'acquisition de véhicules qui leur servent d'outils de travail. Nabila SaIdoun