Le nombre d'insuffisants rénaux est en nette augmentation. Les pathologies chroniques, telles que le diabète, l'hypertension artérielle et le vieillissement de la population ou la prolongation de l'espérance de vie favorisent de plus en plus l'apparition de cas d'insuffisance rénale chronique. Sa prise en charge, aujourd'hui encore insuffisante en Algérie, nécessite une stratégie nationale pour les dix prochaines années. Ce qui a fait, hier, l'objet d'une journée d'étude, organisée par le Comité médical national de néphrologie avec la collaboration de la direction des services de la santé au ministère de tutelle, à l'Institut national de la santé publique (INSP). A l'ouverture des travaux, le professeur Rayane, président du comité médical, a tenu à exprimer sa solidarité et celle des participants avec les médecins grévistes dont le mouvement dure depuis près d'une semaine. « Cette rencontre était déjà prévue, on ne pouvait pas la reporter », a-t-il déclaré. Près d'une centaine de néphrologues venus des différentes wilayas du pays ont débattu durant cette journée des traitements administrés, actuellement en Algérie, pour soigner les maladies rénales notamment l'insuffisance rénale chronique (IRC). Des ateliers portant sur l'hémodialyse, la dialyse péritonéale, la nutrition, les complications de l'IRC, la prévention et la prise en charge des maladies rénales et les modes d'exercice de la néphrologie dans le secteur libéral ont été organisés. Pour le professeur Rayane, la prise en charge de l'insuffisance rénale chronique doit désormais connaître de nouvelles formes. « La médecine évolue, les techniques aussi. Nous devons alors réfléchir à une stratégie nationale pour la prise en charge des pathologies rénales dans le cadre d'un plan d'action. Il est, en premier lieu, urgent d'établir un registre national de l'insuffisance rénale chronique en vue d'optimiser les différentes thérapies substitutives. » Il est, selon lui, important d'établir une carte sanitaire de l'IRC afin de mieux organiser les centres de prise en charge, élargir le cercle des donneurs, établir le registre des non-donneurs à travers le projet de carnet pour donneurs et non-donneurs que la Société algérienne de néphrologie a proposé au ministère de la Santé et enfin la création du réseau algérien de l'insuffisance rénale chronique. Sur l'aspect relatif à la prévention, le professeur Rayane estime qu'il est aussi important d'œuvrer pour un diagnostic précoce pour une meilleure prévention et une prise en charge précoce. Il recommande ainsi de faire des bilans médicaux chez les personnes à risques, notamment chez les hypertendus, les diabétiques, les femmes enceintes et la population scolaire. Le docteur Hamouche, du service de néphrologie, de l'hôpital de Bab El Oued a, quant à lui, mis l'accent sur la nécessité de mettre en place « un outil statistique performant, descriptif à travers le registre national de l'insuffisance rénale chronique. Lequel aidera à prendre des décisions afin d'améliorer la politique de santé dans la prise en charge de l'IRC », a-t-il souligné sans manquer de rappeler que le nombre des insuffisants rénaux chroniques a augmenté considérablement ces dernières années. Il est passé de 4000 à 13 000 entre 2001 et 2008. Ce nombre risque de connaître une forte progression dans les années à venir, avertit le professeur Rayane.