Le quartier de la poissonnerie occupe un important espace dans le marché Boumezzou, la plus grande place de négoces des fruits, légumes et produits carnés de la ville de Constantine. Il est 15 heures, lorsque nous nous y sommes rendus. Comparé aux carrés des fruits et légumes ainsi que ceux des viandes rouges et blanches, la poissonnerie semble boudée par les consommateurs. Tous les revendeurs étaient unanimes pour dire qu'il y a de moins en moins de clients, pouvoir d'achat exige, qui s'attardent dans ces coins. D'ailleurs, en ce jour, un seul stand de poissonnier est ouvert. Ce dernier commence même à perdre sa clientèle, en raison de la pénurie de plus en plus constatée du poisson et de la flambée de son prix. Cet après-midi, dans le filet du pêcheur, comme on aime à le dire, la sardine est à 180 DA contre 100 da, il y a quatre mois, la carpe à 300 da, le merlan à 800 da et le rouget à 800 da. Le consommateur n'a pas le loisir de choisir sa marchandise, car il n'a pas l'embarras du choix. Auparavant, la sardine était le produit du pauvre par excellence. “Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Seuls les clients de couches sociales aisées peuvent se le permettre”, conclut le seul poissonnier encore ouvert. Lynda N.