Malgré une stabilité des prix des fruits et légumes durant la dernière semaine du mois de septembre, l'état des marchés dans la ville de Constantine à l'approche du Ramadhan renseigne sur une fragilité qui ne déroge plus à la règle. Nonobstant une abondance constatée au niveau dans le marché de gros situé dans la zone industrielle Palma et qui demeure la principale source d'approvisionnement des marchés de la ville, les prix des fruits et légumes commencent déjà à prendre la pente. Au marché couvert Boumezzou situé près de la place du 1er Novembre et qui se trouve fréquenté généralement par une bonne partie de la population du centre ville et même des quartiers environnants, les indices sont à la hausse à la veille du Ramadhan même si les citoyens ne se bousculent pas encore devant les étals. Alors que peu de familles ont fait les principaux achats, nombreux citoyens restent sur le qui-vive et font d'abord un premier sondage avant de s'engager. Sur les lieux où les vendeurs ambulants se disputent les espaces encore disponibles dans un milieu marqué par des saletés apparentes partout, les intentions semblent bien affichées. Alors que la tomate et les oignons sont cédés entre 30 et 40 DA, les haricots verts et le piment sont déjà à 60 DA, alors que la courgette ne baisse pas des 80 DA. « Cela demeure relativement abordable même si ces prix ont légèrement augmenté par rapport aux journées précédentes, car il faudra se déplacer au marché du Bd Belouizdad pour se voir vraiment calciner », remarquera un quadragénaire. Les citoyens appréhendent déjà la première semaine du mois sacré où les chiffres monteront encore. « Le phénomène de la hausse des prix durant cette période de l'année est devenu inévitable chez nous bien qu'il s'agisse des produits de saison disponibles en grande quantité. Il nous revient à nous de modérer notre consommation pour faire face à la spéculation », répliqua un vieil homme. Côté viandes, le poulet se fait des ailes depuis l'été. Il est bien évident que la consommation de la viande blanche à Constantine atteint des pics durant la période estivale où les fêtes sont de véritables festins gastronomiques. Pour les éleveurs, qui limitent leur activité durant une saison marquée surtout par les maladies et les risques de contagion, l'approvisionnement en poussins nécessite plusieurs semaines pour alimenter le marché en quantité suffisante, surtout que l'importation des poussins se trouve sévèrement contrôlée après la propagation de la grippe aviaire. Sur le marché, le poulet qui demeure un aliment inévitable sur la table constantinoise est vendu entre 210 et 230 DA/kg et pourra même passer à 250 DA durant les premiers jours du mois du jeûne. Un véritable dilemme pour les ménages, même si du côté des viandes rouges les prix demeurent relativement raisonnables, comparativement aux folies de l'année précédente où l'agneau a dépassé la barre de 720 DA/ kg. Pour les bourses moyennes, c'est le recours aux viandes congelées proposées entre 350 et 450 DA qui fera l'affaire en attendant des jours plus cléments.