Ces femmes que vous croisez chaque jour sur les routes d'Alger et qui vous tendent la main, sont-elles réellement dans le besoin? Ou bien alors jouent-elles la comédie ? Néanmoins malgré les paroles qu'elles chantonnent à longueur de journée, certains passants (es) restent incrédules à leurs cris. Interrogées à ce sujet, certaines personnes avouent être très réticentes et préfèrent s'abstenir de leur donner l'aumône. “On a la conviction qu'elles nous mentent”, nous dira une dame d'un âge très avancé. “Les personnes nécessiteuses ne tendent jamais la main. Même dans leur misère, elles sont dignes et fières en même temps”, nous répliqueront d'autres. Ces mendiantes ne reculent devant rien, ni le soleil brûlant de l'été ni le froid rigoureux de l'hiver ne les retiennent. De la Grande-Poste, en allant vers Ben-M'hidi, elles vous apostrophent tenant à la main des ordonnances de médicaments. C'est une manière d'apitoyer les passants ou les passantes, lesquels ne sont pas sans savoir que l'ordonnance n'est qu'un outil de travail et qu'en réalité l'ordonnance n'est pas du jour. Elles s'installent souvent au même endroit, s'exposant à tous les maux de la rue entraînant dans leurs folies des enfants en bas âge. Cette progéniture, innocente et victime, est exposée à des pathologies organiques et psychologiques. Quelques mendiantes sous-traitent même leur emplacement aux nouvelles dans le métier moyennant une somme. D'autres se mettent près des banques ou à l'entrée d'une boulangerie ou même d'un restaurant. Si vous êtes attablés, certains n'hésiteront pas à rentrer et vous couper ainsi l'appétit. D'autres choisissent les endroits les plus juteux qu'elles s'approprient, en raison de l'affluence des clients et qui deviennent des espaces favorables à la mendicité. Elles vous interpellent utilisant des paroles qu'elles concoctent pour amadouer les âmes sensibles. Des paroles qu'elles transmettent à leurs enfants les obligeant à les réciter à haute voix, lesquels sont devenus un instrument adéquat pour les professionnelles de la mendicité. À quand la promulgation d'une loi protégeant cette pauvre progéniture de tous les vices que les adultes leur inculquent. Le gain facile attire aussi les jeunes. En effet à la rue Hamani un jeune garçon, bien habillé, qui ne semble pas manquer de quoi que ce soit, fait croire aux passants, beaucoup plus aux femmes, qu'il n'a pas mangé depuis deux ou trois jours. Une scène qui se répète quotidiennement et dans laquelle ce jeune semble se plaire, malgré les remarques des personnes qui se souviennent de lui ! Nous constatons aujourd'hui que la mendicité, ce fléau qui prend de plus en plus d'ampleur, inquiète la population qui ne sait plus quel comportement adopter avec ces faux mendiants qui cherchent tout simplement le gain facile et pourraient être agressifs à la suite d'un refus à l'aumône. Devant le laxisme des autorités, le problème de la mendicité préoccupe de plus en plus et devient alarmant ! Fatiha HAMIHAM