Depuis près de trois semaines, les élèves et le personnel éducatif de l'école Si Hamdène sont exposés à un risque grave pour leur santé à causer de l'amiante, suite à la démolition de deux salles de classe en béton préfabriqué, datant de 1958, et situées dans la cour de l'établissement. Depuis, des plaques de fibrociment (éternit), des débris de ce matériau à base d'amiante et de grosses touffes de laine de verre jonchent le sol sur le lieu même de la démolition. Par mesure de sécurité, des pupitres ont été placés autour de ces décombres qui restent accessibles aux écoliers tentés de s'en approcher et qui constituent une menace réelle pour leur santé, voire leur vie. Car, aujourd'hui, il est clairement et scientifiquement reconnu que certaines maladies sont provoquées par l'exposition à l'amiante. Les fibres et la poussière d'amiante libérées au moment de la destruction de “l'éternit” et inhalées par les occupants de l'école si elles ont été emportées par le vent (violent, ces derniers jours) peuvent s'avérer très nocives. Il faut savoir que ce matériau, de plus en plus décrié, est perçue comme un risque environnemental. Son inhalation peut être à l'origine du cancer du poumon, de la plèvre et du péritoine (dans le cas du mésothéliome). Le lien entre l'amiante et certaines maladies graves, voire mortelles, est établi depuis plusieurs décennies. Outre les risques auxquels sont exposés les élèves, les enseignants et le directeur de l'établissement, le problème de la protection des travailleurs qui ont procédé à la démolition des deux classes contre les risques liés à l'exposition (et à l'inhalation) à l'amiante, se pose aussi aujourd'hui. Les mesures de sécurité appropriées aux risques auraient dû intervenir. Seront-elles respectées (si l'information existe) au moment du ramassage de ces matériaux, de leurs débris et des poussières dangereuses qu'ils libèrent ? Une assistance compétente devrait intervenir alors.Il semble que l'on soit loin d'être informés sur les risques encourus par les éléments humains de l'établissement et par les ouvriers à charge du contact avec “l'éternit” et la laine de verre (source, en cas de manipulation, d'irritations cutanées, des yeux, des voies respiratoires ; elle serait même potentiellement cancérigène). En attendant que l'école soit débarrassée de ces poisons, le pire reste à craindre. D'où l'urgence d'intervenir. Fatiha Seman