Considérée comme une zone très enclavée dans la wilaya de Tébessa, la région d'El-Ogla El-Malha a de tout temps été le fief des groupes terroristes. Quatre membres d'une même famille, dont un bébé, ont été tués, jeudi, dans un double attentat à la bombe, dans une région enclavée, située entre El-Ogla Malha et Foum El-Matleg, à environ 66 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tébessa. Deux gendarmes et un élément de la Protection civile ont, également, été tués alors qu'ils venaient au secours d'éventuels survivants de la première bombe. Les terroristes activant pour la branche d'Al-Qaïda au pays du Maghreb, ont utilisé comme appât des civils innocents, avant de cibler les éléments de la brigade de gendarmerie d'El-Ogla El-Malha, premiers arrivés sur les lieux de l'attentat. L'attaque, selon des sources sécuritaires, a eu lieu aux environs de 14h30. Les quatre membres de la famille Messai, originaire de Sefsaf Oussera étaient à bord d'une camionnette tout-terrain et se dirigeaient vers Foum El-Matleg pour cueillir des truffes, qui constituent une ressource de survie. Avant d'y arriver, leur véhicule saute sur une bombe artisanale. L'engin, selon nos sources, a été actionné à distance, par les terroristes attendant leurs proies. Deux femmes, un bébé et l'homme qui les accompagnait ont été tués sur le coup, leurs corps complètement déchiquetés, ont indiqué nos sources. Des citoyens impuissants qui ont assisté de loin aux scènes d'horreur ont vite alerté les services de sécurité. Il est 15 heures 30, lorsque les éléments de la brigade de gendarmerie d'El-Ogla El- Malha, accompagnés par des éléments de la Protection civile arrivent sur les lieux de l'attentat pour venir au secours d'éventuels survivants. Une fois, à hauteur de la piste, une deuxième bombe, actionnée à distance, explose. Bilan : deux gendarmes et un pompier tués. Un troisième gendarme, le chef de la brigade âgé de 40 ans sera grièvement blessé, le bras littéralement arraché par la déflagration. Il sera conduit à l'hôpital militaire de Ali-Mendjeli, à Constantine. Les cadavres, quant à eux, seront transportés vers la morgue de l'hôpital de Bir El-Ater, ont encore indiqué nos sources. Considérée comme une zone très enclavée dans la wilaya de Tébessa, la région d'El-Ogla El-Malha a de tout temps été le fief des groupes terroristes. Elle est aussi limitrophe de Djebel Labiod, anciennement quartier général des “émirs” du GSPC, entre autres, l'“émir” El-Atrous, chef de katibat El-Feth El-Moubine. Ce dernier, de son vrai nom Chaïb Khemissi, a été abattu, en janvier 2008, par les services de sécurité. Lui-même successeur de l'“émir” de Tébessa, Hassouna, dit Feraoun, éliminé en octobre 2007, avec 14 de ses éléments. Tout porte à croire, selon les observateurs de la scène sécuritaire, que ce double attentat qui a ciblé, en plus des services de sécurité, des civils innocents, est un acte de vengeance perpétré par les hommes d'El-Atrous, dont 5 de leurs acolytes ont été condamnés par contumace, mercredi dernier par le tribunal, soit la veille de l'attaque, à la peine capitale pour 18 chefs d'accusation. Cette thèse est confortée par les dernières informations faisant état de directives émanant de Droukdel ordonnant aux terroristes de mener des actions au lendemain de la mise hors d'état de nuire d'une trentaine d'“émirs” à travers le pays. M. H.