La conférence de presse, organisée hier matin au cercle national de l'armée de Béni-Messous, a été une occasion pour le ministre des travaux publics, Amar Ghoul, d'aborder les sujets d'actualité qui touchent son secteur. L'autoroute Est-Ouest était évidemment “présente”. Ghoul a donné l'impression d'être plus que satisfait et d'un optimisme qu'il a eu du mal à cacher à une année de la fin des délais de réalisation du “projet du siècle”. Il a ainsi insisté sur l'urgence de terminer les travaux dès juillet prochain : “c'est pour cela qu'on fait du pressing sur les entreprises de réalisation et c'est la raison pour laquelle on a rajouté plus de 10 000 travailleurs sur les chantiers, entre ouvriers, ingénieurs et autres.” avant d'ajouter : “notre objectif est avant tout d'augmenter la cadence.” Toujours concernant l'autoroute Est-Ouest, le ministre a précisé qu'“on va récupérer les 11 milliards de dollars qu'elle coûtera avec, entre autres, les péages”. Sur les risques qu'encourt son département après les dernières décisions du gouvernement sur des restrictions des dépenses, Ghoul a déclaré que “tous les projets d'équipement continuent” et qu'il n'y aura aucun changement sur le plan quinquennal 2005-2009. Aussi l'un des sujets sur lequel s'est attardé le ministre a été le changement du système de retenue de véhicules en structure de béton en lieu et place des glissières de sécurité métalliques. Une modification qui avait surtout touché une société nationale Tube profil (filiale de Anabib) qui avait eu les contrats de fournitures des glissières métalliques. Après avoir expliqué que c'était avant tout du domaine de l'ANA (Agence nationale des autoroutes) “en tant que maître d'ouvrage”, le ministre s'est retrouvé à donner carrément un cours en travaux publics en essayant de donner tous les détails sur la différence entre les glissières métalliques et en béton. “Pour des raisons techniques, économiques, sécuritaires et environnementales, le choix a été fait sur l'option du béton.” En énumérant les avantages du choix de son département, il a aussi donné les “défauts” des glissières en métalliques. Il est allé jusqu'à fustiger la maffia des métaux en mentionnant “le vandalisme, les vols, les pillages de tout ce qui est métallique”. À propos de Tube profil, le ministre a donné les précisions suivantes : “elle n'est ni ruinée ni effondrée. Son plan de charge est garanti à travers l'écoulement de son produit.” avant d'ajouter : “cette entreprise a le monopole du marché national et il y a pour elle plus de 30 000 kilomètres. Elle n'a qu'à produire c'est tout.” Salim Koudil