Seize entreprises étatiques de travaux publics sont passées, depuis quelques jours, sous la tutelle du ministère des Travaux publics. Les entités économiques concernées, dont notamment ENGOA, EVSM, Sonatro, sont donc désormais affiliées à la Société de gestion des participations travaux publics (SGP Sintra). Grâce à cette mesure, le nombre d'entreprises affiliées à la SGP Sintra passe de 25 à 41. Il faut savoir que les 16 EPE nouvellement affiliées à la SGP Sintra, dépendaient dans un passé récent des SGP régionales Centre, Est, Ouest et Sud. Néanmoins, le gouvernement a décidé, il y a quelques jours, de séparer certaines entreprises du bâtiment, des travaux publics des portefeuilles des SGP régionales pour les mettre sous la tutelle des ministères du secteur. Ainsi, les Urba et les CTC relevant de la SGP Genest ont été mises sous la tutelle du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. En parallèle 16 EPE activant dans le secteur des travaux publics dépendront désormais du département de M. Amar Ghoul. Il est clair que ces dernières mesures s'inscrivent dans le cadre de la réorganisation des capitaux marchands de l'Etat, et d'une stratégie de redéploiement sectorielle des EPE, ayant permis de mettre les SGP sous la tutelle des ministères selon une répartition sectorielle. Ainsi, les assemblées générales des SGP sont présidées par les ministres des secteurs concernées. Aussi, ces mesures ont pour objectif d'assurer un plan de charge aux entreprises publiques économiques. Et c'est encore plus vrai pour ce qui est du secteur des travaux publics. On pourrait rappeler dans ce sens, le fait que plusieurs observateurs avaient remarqué que les entreprises nationales n'avaient pas pu contribuer de façon significative aux grands programmes de réalisation d'infrastructures. Aussi, les dernières mesures prises par le gouvernement ont pour principal objectif de remédier à cela, en regroupant les entreprises de travaux publics sous la même tutelle et en leur assurant des plans de charge à même de leur donner les moyens de faire face à la concurrence des groupes étrangers. N'oublions pas non plus que dans une récente instruction, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, avait exhorté les administrations à divers niveaux à accorder, dans le cadre des marchés publics, une marge de préférence de 15 % aux entreprises algériennes qu'elles soient publiques ou privées. Donc tout semble se mettre en place pour favoriser une participation active des entreprises nationales aux programmes de développement. C'est dans ce sens, que le ministre des Travaux publics a annoncé, hier en marge d'une rencontre d'évaluation du programme quinquennal 2005/2009 avec les 48 DTP, organisée au Cercle militaire de Béni Messous, qu'il comptait présider une réunion avec les entreprises dont il a la tutelle et les directeurs de wilayas des travaux publics afin de mettre en branle un plan d'action dans le secteur des travaux publics. TubeProfil : les mises au point de M. Ghoul Le ministre a également saisi l'occasion pour mettre fin aux rumeurs concernant la résiliation d'un contrat avec l'entreprise publique TubeProfil. Dans ce sens, M. Ghoul a démenti la résiliation de deux contrats entre l'Agence nationale des autoroutes et TubeProfil. Il est utile de rappeler qu'un de nos confrères de la presse nationale avait indiqué la semaine dernière que l'ANA avait résilié un contrat avec TubeProfil portant sur l'équipement du lot Est de l'autoroute Est-Ouest en glissières métalliques, lesquelles seront remplacées par des retenues en béton. L'article en question avait mis en évidence que la résiliation de ce contrat allait pousser TubeProfil à la faillite. Ce à quoi M. Amar Ghoul a tenu à répondre en expliquant que le plan de charge de ladite entreprise est déjà pris en charge par son secteur, et portera sur l'équipement en glissières métalliques de 30 000 km de routes nationales, de chemin communaux et chemins de wilayas. Mieux encore, il a annoncé que "son département a besoin de la production de TubeProfil qui détient le monopole du marché national". Le ministre a également indiqué que les "New Jersey (retenues en béton armé et en continu), qui équiperont dorénavant toute l'autoroute, ne vont pas engendrer un surcoût financier et seraient beaucoup plus avantageuses en matière de sécurité routière". Dans le même sillage, le ministre des Travaux publics a porté des précisions sur les missions du maître d'ouvrages de l'infrastructure routière, qui est l'ANA. Ainsi, il a indiqué que "l'équipement de l'autoroute relève des compétences de l'ANA". Le passage des glissières métalliques aux retenues en béton date de plus d'une année. D'après M. Ghoul, une expertise commandée par l'ANA, recommande la mise en place de retenues en béton afin de mieux répondre aux normes internationales. "Pour des raisons techniques, économiques, sécuritaires et pour des raisons environnementales, le choix a porté sur la mise en place de retenues en béton qui sont largement avantageuses", a expliqué le ministre, qui ajoute que les séparateurs New Jersey ont un coût économique 5 fois inférieur aux glissières métalliques. Autre point à souligner, la durée de vie des glissières métalliques peut être d'une heure alors que la durée de vie des retenues en béton se prolonge sur 20 ans, estime le ministre, qui précise que les glissières métalliques sont vulnérables et ne résistent pas aux chocs. Elles sont soumises aux actes de vandalisme, car elles sont facilement démontables. Le ministre a présenté des cas concrets à ce sujet. "On a enregistré le démantèlement de glissières métalliques dans certains tronçons, et ce par des riverains qui voulaient avoir des ouverture directes sur l'autoroute", a-t-il dit. En somme, le ministre a déclaré avec insistance que "la mise en place des retenues en béton n'aura pas d'incidences financières ni d'impact sur les délais de réalisation", a-t-il conclu. A noter que les retenues en béton, sont actuellement produites par des entreprises nationales telles Cosider, Sapta, EVSM, Altro… Ces dernières ont investi dans ce créneau pour répondre à la demande du marché. 85% du programme quinquennal déjà réalisés Pour ce qui est du bilan des réalisations du programme quinquennal 2005/2009, ce dernier est réalisé à hauteur de 85% pour tous les projets routiers, aéroportuaires et portuaires, selon les déclarations de M. Amar Ghoul, ce qui dépasse largement les prévision fixées à 80%. Ainsi, 26 000 km de routes ont été entretenues, aménagées et réhabilitées depuis 2005, dont 16 000 km dans le cadre du développement et les 10 000 km restants dans le cadre de l'entretien. Aujourd'hui le réseau routier s'étale sur 111 300 km. 92% du réseau des routes nationales est acceptable alors qu'il représentait 54% en 1999. Entre 2005 et 2008, pas moins de 1 000 grands ouvrages d'art ont été réalisés, et ce hors programme réservé à l'autoroute Est-Ouest. Pour ce qui est du secteur portuaire, on dénombre 15 ports de pêche et de plaisance réalisés. Alors que dans le secteur aéroportuaire, on enregistre la réalisation de 4 nouveaux aéroports tandis que 17 pistes d'aérodrome ont été réhabilitées. Les prévisions du département de M. Ghoul tablent sur la réalisation de 95% du programme quinquennal d'ici le mois de juillet prochain, pour qu'il soit complètement achevé en septembre 2009. La rencontre d'hier était aussi l'occasion d'évaluer plusieurs autres volet liés à la réalisation des projets tels la qualité, le respect des délais et des normes, le coût des projets les budgets consommés par chaque direction des travaux publics, mais aussi évaluer le volet des ressources humaines et la formation dans le secteur. Nassima Bensalem