Revenant à la charge après un premier rejet, le 2 décembre 2007, le chef de l'Etat vénézuélien a obtenu cette fois-ci le feu vert du peuple pour pouvoir postuler à un nouveau mandat présidentiel à l'expiration de celui en cours en 2012. Hugo Chavez a fini par avoir gain de cause quant à l'amendement de la Constitution vénézuélienne, qui limitait jusque-là le nombre de mandats présidentiels. Dimanche, les Vénézuéliens ont voté “oui” au référendum, qui ouvre désormais la voie au président, ainsi qu'à l'ensemble des titulaires de mandats électifs, de se représenter autant de fois qu'il le souhaite. Le “oui” l'a emporté par 54,36% des suffrages contre 45,63%, selon des résultats partiels publiés dimanche soir par le Conseil national électoral (CNE), après le dépouillement de 94,2% des résultats envoyés par les bureaux de vote. Réagissant rapidement à cette victoire, Hugo Chavez dira devant des milliers de partisans rassemblés face au palais présidentiel : “C'est une victoire nette du peuple, (...) de la révolution”, avant d'ajouter : “La vérité a triomphé sur le mensonge, la dignité de la patrie l'a emporté sur ceux qui la nient, la constance a gagné.” En signe de gratitude envers son peuple, il affirmera : “Je jure, qu'à partir de cet instant, je vais me consacrer pleinement au service du peuple, de manière définitive.” Le chef de l'opposition Omar Barboza, qui préside le mouvement Un nouveau temps, a admis sa défaite, tout en dénonçant l'utilisation “sans scrupules” des moyens de l'Etat pour permettre au “oui” de l'emporter. Il s'est félicité que le non ait obtenu “plus de cinq millions de voix”. Immédiatement après l'annonce de la victoire du oui, la ville de Caracas a été illuminée par des dizaines de feux d'artifices, tandis que les détonations des pétards résonnaient et que le président Hugo Chavez se montrait au balcon de son palais de Miraflores pour chanter l'hymne national. Des milliers de partisans du chef de l'Etat ont fêté la victoire du “oui” dans les rues de la capitale agitant des drapeaux rouges, couleur emblématique du mouvement présidentiel, le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV). Désormais, l'article de la Constitution en vigueur jusque-là, qui n'autorisait pas plus de deux mandats consécutifs, ce qui aurait obligé Hugo Chavez à quitter le pouvoir à l'issue de son deuxième mandat, début 2013, sans pouvoir postuler à nouveau, est supprimé. Il faut dire que Hugo Chavez n'a pas baissé les bras après l'échec du 2 décembre 2007, lorsque les Vénézuéliens avaient rejeté une vaste réforme d'inspiration socialiste de la Constitution qui prévoyait déjà la possibilité de réélire le président au-delà de deux mandats de six ans. Elu en 1998 et réélu en 2006, le chef de l'Etat vénézuélien argumentait sans cesse qu'il avait besoin de temps pour approfondir sa “révolution bolivarienne”, précisant qu'il souhaitait rester au pouvoir au moins jusqu'en 2019. Sa campagne électorale était d'ailleurs centrée sur son bilan, qui soulignait les progrès sociaux réalisés en dix ans en matière de santé, d'éducation et de logement, tandis que l'opposition dénonçait l'insécurité, la corruption et l'inflation frappant le pays. Enfin, il y a lieu de signaler que la commission électorale a précisé que le “oui” avait recueilli 6,3 millions de voix et le “non” cinq millions, selon les résultats partiels disponibles, tandis que l'abstention avait atteint 32,9% des inscrits. Merzak T. /Agences