La saison estivale ne dure qu'à peine trois mois. A l'initiative de la CAP de Béjaïa, une importante réunion de travail a regroupé récemment les élus, les opérateurs économiques et la direction du tourisme de Béjaïa, autour des questions liées au secteur du tourisme. Une bonne initiative en soi puisqu'elle a permis de faire un constat de la situation du secteur qui reste une importante source financière pour la wilaya où l'activité touristique peut s'étaler sur neuf mois. Mais force est de constater qu'à Béjaïa, la saison estivale ne dure qu'à peine trois mois et que les acteurs qui y interviennent ne le font que circonstantiellement chaque année et au même moment où ce beau monde se rappelle de l'activité touristique, du potentiel de la région et des opportunités d'investissement, etc. L'évolution induite par l'outil informatique va certainement pousser tout le monde à réfléchir une bonne fois pour toutes sur la redynamisation de ce secteur. La réservation des billets d'avion par Internet, pour ne citer que cette raison, pousse à coup sûr les agences de voyages à réfléchir sur d'autres voies de rentabilisation de leurs activités. La récente réunion initiée par la CAP s'inscrit en droite ligne dans l'optique de développer le secteur. Le constat de léthargie relevé à l'unanimité prouve si besoin est, l'urgence d'initiatives dont a besoin le secteur. Destination touristique incontestable, Béjaïa a souffert ces dernières années en accusant un grand retard. Le fait politique non seulement fait fuir vers d'autres régions la clientèle traditionnelle mais a aussi, induit un ralentissement de l'investissement. C'est à ce niveau que les efforts de professionnels doivent converger afin de redorer l'image de la région. Mais d'ores et déjà, il faudra mettre l'accent sur l'accueil, la sécurité et la qualité des prestations offertes. Trois recommandations qui ressortent des débats de la réunion, visent à ramener une clientèle perdue. Considéré comme éminemment vital, le secteur du tourisme joue un rôle de premier plan dans l'exploitation des potentialités locales qui s'illustrent à travers la beauté des paysages, les sites historiques et culturels qui font la fierté locale. Cette exploitation sera d'un apport non négligeable en matière de création d'emplois, notent les participants à cette réunion. De toutes les interventions fort intéressantes, on relève un constat amer qui s'articule autour de l'absence de politique de concertation et de coordination avec l'administration compétente, une forte pression fiscale, les normes, la concurrence déloyale par la clochardisation de la profession, l'absence de politique de promotion touristique et d'un office de promotion du tourisme, le retard mis dans l'exploitation des zones d'extension touristique... Autant d'éléments qui induisent forcément un manque à gagner de milliers d'emplois et plus-values pour les communes côtières. Lors de sa visite le jeudi passé, à Béjaïa, ville qui a eu l'honneur d'être choisie cette année pour le lancement de la saison estivale 2006, le ministre du Tourisme, Noureddine Moussa, est revenu à la même évidence Béjaïa. souffre de désinvestissement bien qu'elle soit l'une des trois régions du pays à être choisie par les Algériens pour les vacances. Un constat sans appel qui a le mérite d'être fait et c'est en soi le premier pas vers une redynamisation souhaitée par tous mais qui reste encore à l'état d'intention.