Les membres de l'APW de Béjaïa ont eu à traiter lors de la séance, d'avant-hier, deux autres secteurs encore plus sensibles, à savoir les travaux publics et le tourisme. En effet, la situation des infrastructures routières de la wilaya de Béjaïa était au centre des débats engagés la matinée en plénière, après que la directrice des travaux publics (DTP) eut présenté son exposé. Les différents intervenants ont tenu à mettre en évidence les “graves insuffisances” du secteur qui se caractérisent par la “lenteur constatée dans l'exécution des différents projets, la mauvaise qualité des ouvrages réalisés, l'absence de planification ou de programmes de développement à moyen ou à long terme de ce secteur qui constitue le fer de lance de toute relance économique”. La majorité des élus a évoqué le retard flagrant qu'accuse le secteur, notamment l'état du réseau routier qui laisse à désirer, la lenteur des procédures administratives et le manque de gros moyens matériels qui devraient permettre aux entreprises réalisatrices de respecter les délais d'exécution. La directrice des travaux publics, qui a du mal à convaincre les élus de l'APW sur les différentes questions posées lors des débats, s'est contentée de répliquer à chaque fois par des réponses jugées “trop évasives”. Venant à sa rescousse, le wali de Béjaïa a dû intervenir à maintes reprises pour apporter les éclaircissements attendus. Ce dernier, visiblement très embarrassé par le manque de perspicacité de la DTP, est revenu plusieurs fois à la charge pour remettre les pendules à l'heure. Selon lui, la moitié du montant global du budget alloué au secteur des travaux publics au titre de l'année 2006 dans la wilaya de Béjaïa qui s'élève à quelque 634 milliards de centimes sera consacrée exclusivement aux chemins communaux, sur pas moins de 1 700 km sur les 3 200 que compte la wilaya et qui se trouvent en très mauvais état. Se voulant cartésien, le premier magistrat de la wilaya de Béjaïa affirmera que “les travaux de dédoublement de la RN09 qui butent sur l'étroitesse de la route traversant la ville de Tichy ne pourront en aucun cas être achevés d'ici la saison estivale de l'année en cours. La procédure administrative qui permet de procéder à l'expropriation prendra beaucoup de temps”. Pour sa part, la directrice des travaux publics de la wilaya de Béjaïa fera savoir que “le tunnel de Kherrata qui présente actuellement des fuites d'eau devra faire l'objet incessamment de travaux de drainage qui coûteront quelque 65 millions de DA. À cela s'ajoutent les frais de l'étude technique qui s'élèvent à 800 millions de centimes”.Par ailleurs, dans l'après-midi les débats de la plénière se sont focalisés sur la situation des zones d'expansion touristique (ZET) de la wilaya de Béjaïa. Après avoir fait lecture de son rapport sur les ZET, le directeur du tourisme a eu à subir une avalanche de questions des élus dont certains se sont livrés à des extrapolations, en débordant le sujet inscrit à l'ordre du jour. Kamel Ouhnia