Elle s'est déclarée “convaincue” que son parti “est maintenant prêt et a les capacités pour diriger le pays”. C'est à la salle Atlas de Bab El-Oued que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a choisi hier d'annoncer officiellement sa candidature à l'élection présidentielle du 9 avril prochain. Devant une assistance venue nombreuse la saluer, Louisa Hanoune a précisé avoir passé le cap des signatures exigées pour la candidature à la magistrature suprême. Elle a indiqué que son parti a récolté quelque 140 000 signatures de parrainage de citoyens et 980 signatures d'élus. Sa campagne sera placée sous le slogan “la souveraineté populaire garante de la souveraineté nationale” et Mme Hanoune dit placer résolument son combat dans le sens d'un changement radical dans la gestion des affaires du pays. Elle affirme même être “convaincue” que son parti “est maintenant prêt et il a les capacités pour diriger le pays”. Tout en appelant la population à aller voter massivement au scrutin et “sans condition”, Mme Hanoune a réclamé du gouvernement “encore plus de mesures de détente politique et économique à même de constituer une garantie pour la population”. “Y a-t-il un autre moyen pour exprimer son opinion par rapport à la gestion du pays et changer les choses que la participation ?” s'est-elle interrogé, insistant sur le fait “qu'on ne peut rester neutre lorsque le pays fait face aux agissements et aux pressions maffieuses venant de l'intérieur et de l'extérieur”. Pour Mme Hanoune, les raisons de ces pressions sont évidentes. “Le retour de la paix dérange”. La secrétaire générale du PT s'est ensuite longuement étalée sur les principaux axes de son programme électoral qui se veut, d'après elle, en totale rupture avec les politiques économiques menées jusque-là. Ce changement, elle le veut à travers la libération de l'exercice politique, le retour des libertés publiques et collectives, la renationalisation des hydrocarbures et des mines, le renforcement du pouvoir d'achat, la séparation des pouvoirs, l'institutionnalisation de tamazight comme seconde langue officielle aux côtés de l'arabe. Mme Hanoune espère aussi “libérer le dossier de la paix des contradictions qui le traversent”. Dans le même ordre d'idées, Mme Hanoune, tout auréolée du mandat accordé par son parti, lance à qui veut bien l'entendre qu'elle n'a pas du tout oublié sa revendication liée à la mise en place d'une Assemblée nationale constituante souveraine dotée de prérogatives pour former le gouvernement et le contrôler dans son action. “Si le peuple vote pour moi, je m'appuierai sur cette institution dans toute prise de décision et dans la gestion du pays”, assure Mme Hanoune pour qui “le temps est venu de construire des institutions démocratiques”. La secrétaire générale du PT n'a pas manqué cette occasion pour fustiger une nouvelle fois l'APN qu'elle a accusée d'être “insensible aux souffrances de la population”. D'après elle, “il existe un grand fossé entre le peuple et les institutions depuis les dernières élections législatives de 2007” qui constituaient, selon elle, “un cri d'alarme de la population”. H. Saïdani