Photo : Riad Par Faouzia Ababsa C'est pour renationaliser totalement le secteur des hydrocarbures, reprendre les mines données en concession, arrêter totalement les privatisations des entreprises publiques et l'ouverture de toutes celles qui ont été fermées ou dissoutes sur injonction du Fonds monétaire international, de restituer les terres aux véritables fellahs et paysans (la terre à celui qui la travaille), d'abroger le code de la famille et bannir toute forme de discrimination à l'encontre des femmes, pour concrétiser le principe de l'échelle mobile des salaires, pour des élections législatives anticipées à une Assemblée constituante souveraine que le comité central du Parti des travailleurs s'est prononcé pour une participation du PT à la prochaine présidentielle. Et c'est à sa secrétaire générale qu'échoira la dure mission de concourir le 9 avril à la course pour la magistrature suprême. En effet, Louisa Hanoune est officiellement la candidate du Parti des travailleurs. Sans surprise, au demeurant, tant il est vrai que toux ceux qui connaissent les positions et le parcours de ce parti étaient convaincus que le PT n'allait pas jouer à la politique de la chaise vide. Surtout pas maintenant. Louisa Hanoune l'expliquera d'ailleurs dans la longue intervention qu'elle a prononcée hier à la salle Atlas de Bab El Oued, dans laquelle a été accueillie par une assistance en euphorie. Une assistance venue des quatre coins du pays et représentant les responsables des différentes sections du parti. D'emblée, Mme Hanoune dira que son parti est aujourd'hui prêt à diriger le pays. Elle en veut pour preuve tout le parcours qu'il a traversé, les différentes percées qu'il a réalisées, construisant par là même les bases du parti aujourd'hui en nombre appréciable. La campagne de sensibilisation et les débats ouverts avec les citoyens lors de la collecte de signatures a permis au Parti des travailleurs, selon sa secrétaire générale, de décider de participer à la présidentielle. Surtout que celles et ceux qui ont accepté d'apposer leur signature sur le formulaire n'ont à aucun moment opposé une fin de non recevoir à sa candidature sous prétexte que c'est une femme. «Ils ont choisi le programme et non pas le genre», a indiqué Mme Hanoune. Dès lors, ajoutera-t-elle, «nous n'avons pas le droit d'abandonner les travailleurs, les jeunes, les retraités, les femmes», lancera-t-elle au milieu des youyous des militantes et des slogans de défense de la souveraineté nationale de la salle, mais aussi de «Louisa présidente !». La porte-parole du parti esquissera les grands axes du programme électoral qu'elle exposera du 19 mars au 6 avril prochain. Un programme qui est précisément celui du PT avec les slogans traditionnels de cette formation politique. L'oratrice qui a exprimé sa fierté d'appartenir à la classe des travailleurs, d'être algérienne,s'est engagée, si elle est installée au siège d'El Mouradia, à remettre en cause l'ensemble des décisions prises et que son parti politique estime qu'elles ne vont pas dans le sens de l'intérêt de la grande majorité du peuple algérien. A l'image de l'accord d'association avec l'Union européenne qu'elle revisitera et l'Organisation mondiale du commerce, dont elle gèlera les négociations. Elle s'est engagée également à faire recouvrer son entière souveraineté à l'Algérie, la libérant ainsi des pressions et autres tentatives dont elle est la cible. Elle décrétera la paix et ouvrira, selon elle, l'ensemble des dossiers politiques, en allusion à celui des disparus, pour que «plus jamais notre pays ne revive une telle tragédie». La bête noire du Parti des travailleurs n'était pas en reste dans le discours de Louisa Hanoune, en l'occurrence les multinationales qui pillent nos richesses en engrangeant des bénéfices mirobolants sur le dos du Trésor public. La fonction publique retrouvera ses belles années sous le règne de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, si elle venait à être élue première magistrate du pays. C'est-à-dire l'option socialiste. Quant à ceux qui affichent une aisance outrancière, ils seront sommés de justifier la provenance de leurs richesses souvent mal acquises. Ce sera la politique du «d'où tiens-tu cela ?». Pour rappel, la désormais candidate du Parti des travailleurs a collecté 141 000 signatures de citoyens et 980 signatures d'élus. Louisa Hanoune déposera probablement son dossier au Conseil constitutionnel demain dimanche.