L'appel à la marche est particulièrement lancé aux femmes, aux fils de chahid, aux maquisards et aux personnes âgées pour signifier que c'est toute la population qui a rejeté les élections du 10 octobre. Cette semaine s'annonce, au niveau de nombreuses localités, chargée en actions de rue, décidées à l'issue de conclaves locaux tenus le week-end dernier. Ces conclaves qui ont réuni tous les comités de villages ont eu à se pencher, par ailleurs, sur le problème de la gestion des APC, après le rejet des élus considérés “illégitimes” mais aussi des DEC. C'est ainsi que des sit-in sont prévus aujourd'hui, simultanément devant les tribunaux de Larbaâ Nath-Irathen, Azazga et Tizi Ouzou, pour exiger la libération des détenus. Dans les deux premières localités, des procès de manifestants sont prévus aujourd'hui, alors que, demain, une grève générale et une “grandiose marche populaire” sont prévues à Azazga à partir de 10h pour fermer les cinq sièges d'APC que compte cette daïra et en “exclure les faux élus” d'une part, et la fermeture du siège de la daïra jusqu'à la libération de tous les détenus du mouvement citoyen, d'autre part. L'appel à la marche est particulièrement lancé aux femmes, aux fils de chahid, aux maquisards et aux personnes âgées pour signifier que c'est toute la population qui a rejeté les élections du 10 octobre. À Iferhounène, la coordination intecommunale a appelé les citoyens à participer massivement à la marche populaire prévue demain à 14h pour “exiger la libération inconditionnelle des détenus des archs”, “dire non aux élus de la honte des élections du 10 octobre”, et “exiger la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur”. Cette marche démarrera de l'ex-brigade de gendarmerie et aboutira au siège de la daïra qui devra être fermé par la population à l'issue de la manifestation. Mardi, deux manifestations sont au programme, la première se déroulera à Azzefoun. En effet, le village Tigrourine du arch d'Azzefoun, s'étant réuni ce week-end, a décidé d'appeler à une grève générale ainsi qu'à un rassemblement devant le siège de la daïra pour exiger la libération des détenus. Le même village a, par ailleurs, cotisé au profit des blessés des événements. La deuxième manifestation se déroulera au chef-lieu de la wilaya à la même heure. Alors qu'un appel a déjà été lancé pour une grève générale, un rassemblement populaire se tiendra à 10h au rond-point (devant le siège de la FFC) pour exiger la libération des détenus et le départ des faux élus. À Illoula Oumalou, après que les comités de villages eurent rendu un vibrant hommage à l'ex-maire, Idir Hamani, pour sa gestion exemplaire des affaires de la localité, un comité communal a été mis sur pied pour gérer l'APC, vu que les élus ont été pacifiquement exclus du siège de la municipalité mercredi dernier. À Mizrana, hier, comme prévu, le siège de l'APC a été fermé par les délégués et la population. Une foule nombreuse a investi le bureau du SG pour surprendre une réunion des élus installant l'exécutif. Poussés par la population, les élus ont quitté l'APC dans l'intention de ne plus y revenir, nous relatent des témoins. Enfin, un conclave ordinaire est prévu mercredi prochain à Aghribs, l'arch d'Ath Jennad, à l'issue duquel une commission de réflexion sera mise sur pied pour la gestion de l'après-10 octobre. K. S. Troubles À Seddouk (Béjaïa) Un policier grièvement blessé • Un CNS a été gravement blessé jeudi à Seddouk par un manifestant qui l'a atteint avec une pierre catapultée par une fronde, a-t-on appris de sources sûres. La victime a perdu connaissance sur le coup et s'est retrouvée avec une large plaie à la tête, accompagnée d'une forte hémorragie, a-t-on précisé. Son cas s'est aggravé du fait de l'empêchement de son évacuation vers l'hôpital d'Akbou par les manifestants qui n'ont eu de cesse de s'en prendre à tous les véhicules de police en mouvement depuis le siège de cet édifice public. Finalement, ce n'est qu'en fin d'après-midi, alors que l'attroupement a commencé à se disperser qu'il a pu être dirigé vers Akbou et ensuite vers Alger. Ses jours ne sont cependant pas en danger, selon une source policière. Il est à noter que Seddouk, en dépit d'un retour au calme, connaît, régulièrement, des troubles, principalement à hauteur de la daïra, théâtre d'affrontements sporadiques entre manifestants et CNS. La ville, rappelle-t-on, a connu des émeutes violentes bien avant les élections du 10 octobre et qui se sont exacerbées, particulièrement, le jour du scrutin où près de 7 000 personnes étaient descendues dans la rue pour affronter les CNS dépêchés sur les lieux pour en protéger le déroulement. L'arrestation de quatre délégués de la commune ce jour-là a compliqué la situation. L. D.