Entre la direction de la santé publique et de la population et le syndicat des médecins généralistes grévistes affilié au SNPSP, rien ne va plus. Une atmosphère de suspicion s'est installée dès l'entame de la première journée de grève lancée à Oran par le syndicat des praticiens de la santé publique. Au deuxième jour du mouvement de protestation, c'est en rangs dispersés que les praticiens ont répondu au mot d'ordre de grève. Selon le responsable local du SNPSP, une certaine discorde divise les praticiens en deux camps. Le spectre de la ponction sur les salaires des médecins grévistes semble peser lourdement dans la décision des autres praticiens. Ceux-ci redoutent notamment “les retombées de l'administration locale qui s'est manifestée hier”, selon M. Djalal. Notre interlocuteur, qui parle de “catastrophe”, a affirmé qu'une note émanant du secrétariat général de la DSP circule au niveau des secteurs sanitaires. “Des agents de la DSP font le tour des structures de santé pour relever le nom des praticiens grévistes. C'est une pratique contraire à la loi. Nous avons déposé notre préavis de grève et nous comptons mener à bien notre mouvement de grève illimité”, soutient mordicus le responsable local du SNPSP. concernant le nombre des grévistes, notre interlocuteur a indiqué que “plus de 70% des praticiens ont répondu au mot d'ordre de la grève”. Cependant, plus de la moitié des secteurs sanitaires, où se concentre le gros des praticiens, a fonctionné normalement. Il s'agit essentiellement des structures situées au centre-ville d'Oran ainsi qu'au niveau des localités et des bourgades environnantes. Au niveau du CHU d'Oran, seulement une douzaine de médecins généralistes ont répondu à l'appel lancé depuis Skikda par le SNPSP. Devant cette situation, le responsable local du SNPSP n'écarte pas l'hypothèse d'une réunion des bureaux de wilaya du SNPSP à l'effet d'ouvrir un débat sur le mouvement de grève illimitée. Rappelons que le SNPSP en session extraordinaire le 16 janvier dernier à Alger s'est résolu à poursuivre la grève seul, et ce, après le recul progressif et total des syndicats composants la coordination des syndicats autonomes. Parmi les principales revendications du syndicat national, “l'exigence de la promulgation du statut du praticien de la santé publique et l'ouverture immédiate des négociations sur le régime indemnitaire”. À Sidi Bel-Abbès, le taux de participation à la grève aurait atteint les 50% durant le premier jour de débrayage et 60% hier. “À tel point qu'au niveau du chef-lieu de wilaya, le mot d'ordre de grève a été massivement suivi dans la plupart des polycliniques, salles de soins et autres hôpitaux qui ont été paralysés”, affirment les médecins grévistes. De son côté, la direction de la santé et de population estime que “la grève a été timide et a réduit la part des médecins protestataires à une moyenne d'à peine 7% (premier jour) et 0% hier à 11h30”. Par ailleurs, la grève illimitée enclenchée à Saïda par le SNPSP a “sensiblement évolué en cette deuxième journée de protestation, atteignant un taux de 82%”. Selon le vice-président du bureau de wilaya du syndicat, 47 médecins sur 57 que compte le secteur ont répondu à l'appel du SNPSP. K. R-.Y., A. Bousmaha et F. Z.