Quand on observe la situation qui prévaut au sein des enceintes portuaires, l'heure n'est guère à l'optimisme et à l'encouragement. En effet, les ports sont souvent engorgés et n'incitent plus les opérateurs économiques à s'aventurer dans une telle activité. À l'importation déjà, les bateaux sont en rade. Qu'en serait-il à l'export ? Le Maroc, pour ne citer que cet exemple, est en passe d'édifier le plus grand port en Afrique où les formalités d'export sont accomplies en une demi-heure. En dépit de la mise en place d'une batterie de mesures pour booster davantage le créneau, le volume des exportations hors hydrocarbures (EHH) en Algérie n'atteint toujours pas les objectifs escomptés. Il n'a pas dépassé le seuil de 1,8 milliard de dollars durant l'année 2008. Même si ce volume a enregistré une certaine hausse par rapport à l'an 2007 — il était de 1,33 milliard de dollars —, ce chiffre est loin de l'objectif tracé par les pouvoirs publics il y a douze ans, à savoir atteindre un volume d'exportation hors hydrocarbures de l'ordre de 3 milliards de dollars. Les EHH demeurent encore faibles. Le montant engrangé à travers ces opérations explique clairement cette faiblesse. Avec ces dérisoires recettes, l'Etat n'est même pas en mesure d'honorer la facture alimentaire qui avoisine les 8 milliards de dollars. Du côté de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), on estime que les 2% que représentent les exportations hors hydrocarbures stagnant autour d'un milliard de dollars sont dus à un problème politico-économique. En termes plus clairs, on avoue que l'économie nationale dispose de tous les moyens pour aller au-delà de ce chiffre. “Mais est-elle dotée de l'organisation qu'il faut ?” s'interroge-t-on. Les opérateurs qui s'occupent de cette activité dénoncent l'absence d'une volonté politique réelle. “Est-ce que l'Algérie veut vraiment exporter hors hydrocarbures ?” se demandent-ils. C'est la grande question qui se pose de nos jours. Les choses ont changé, les normes sont sévères, la concurrence est rude, le marché chinois plus difficile. Il faut prendre à bras-le-corps cette filière d'exportation hors hydrocarbures si l'on veut réellement exporter. Car, toute entreprise ne s'orientant pas vers l'exportation risque d'avoir de sérieux problèmes qui menaceront même son existence. Mais, quand on observe la situation qui prévaut au sein des enceintes portuaires, l'heure n'est guère à l'optimisme et à l'encouragement. En effet, les ports sont souvent engorgés et n'incitent plus les opérateurs économiques à s'aventurer dans une telle activité. À l'importation déjà, les bateaux sont en rade. Avec ces dérisoires recettes, l'Etat n'est même pas en mesure d'honorer la facture alimentaire ! Qu'en serait-il à l'export ? Ce qui frustre encore les acteurs, c'est cette sorte de dissimilitude qui caractérise l'organisation des infrastructures portuaires algériennes et celles des pays voisins. Le Maroc, pour ne citer que cet exemple, est en passe d'édifier le plus grand port en Afrique. La grandeur de cet ouvrage d'art réside également dans les aspects organisationnels dont il sera doté. Preuve en est, dans ce pays, les formalités d'export sont tellement simplifiées au point où l'on peut les accomplir sur place et en un temps record ne dépassant pas une demi-heure ! À bon entendeur… L'autre contrainte qui empêche la promotion des exportations hors hydrocarbures a trait au marché national qui est toujours demandeur des produits fabriqués localement sans en être exigeant sur l'emballage, les normes, le marketing… Ils sont commercialisés facilement localement avec des parts de marché importantes. Ce qui n'incite pas les producteurs à réfléchir sur une éventuelle conquête de marchés extérieurs. Car exporter, ce n'est point une mince affaire. Même la mise en place de la stratégie industrielle qui devrait réserver une place non négligeable à l'exportation hors hydrocarbures n'a pas apporté les solutions idoines. Pis, le volume global des exportations réalisé en 2008 est constitué de produits parachimiques (dérivés du pétrole) à 51%, de produits sidérurgiques (déchets ferreux et non ferreux) à 28%, de produits agricoles (dattes) et pêche à 7% et quelques autres produits non précisés. Autrement dit, les produits manufacturés exportés sont inexistants. La Cagex (Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations) avance d'autres raisons. Pour cette compagnie, cette situation est due au fait que les entreprises algériennes ne s'orientent pas ou peu vers l'exportation. Le nombre d'exportateurs opérant en Algérie est, affirme-t-on au sein de la Cagex, de 800 dont 300 à 400 seulement sont réguliers. Le chiffre est insignifiant pour pouvoir développer de façon substantielle les exportations algériennes vers les marchés étrangers. Les autres pays comptent, en revanche, par milliers les sociétés qui exportent.