Les ports algériens sont, pour ainsi dire, exclusivement réservés à une activité économique sans aucune notion socioculturelle, où le port deviendrait un pôle d'attractivité touristique, un lieu animé, que les gens peuvent visiter ou s'y promener. Pourtant, l'impact sur l'économie locale serait réel. Un tel espace, synonyme de vitrine sur le monde extérieur, intéressera au plus haut point de potentiels annonceurs, en quête de se faire connaître à l'export. En somme, un véritable marché publicitaire à explorer ! Le développement d'une activité portuaire de plaisance entraîne nécessairement l'ouverture de commerces en lien avec la plaisance, cafés, restaurants, avec des retombées certaines. Le port doit aujourd'hui pouvoir allier, mer cité portuaire et arrière-pays. Un carrefour où l'on retrouve le culturel, lié à l'économie, au social et à l'environnement. Aujourd'hui, les ports algériens, tels qu'ils fonctionnent, répondent à un système de distribution de fret, reposant sur des notions purement économiques, faites d'activités d'importation et d'exportation. Par leur âge généralement avancé ainsi qu'au fait qu'ils furent à l'origine d'une croissance citadine, ils se retrouvent souvent dans de grandes agglomérations urbaines. Ceci contribue à la création de points de congestion, où le réseau de transport souffre d'une capacité d'amélioration affaiblie. Les autorités municipales et portuaires luttent souvent pour un même territoire, résultant parfois en une hiérarchisation ostentatoire des priorités. Les missions d'autorité administrative et portuaire s'en trouvent entremêlées dans une gestion de la ville dans la ville. Quand la communication s'en mêle Un port ce n'est pas qu'une aire de stationnement de bateaux et de conteneurs à durée indéterminée. Grâce à un judicieux plan de communication et l'assistance de l'administration locale, le port, dont la mission première est justement l'ouverture, pourrait, en un tour de main s'apparenter à un véritable espace d'échanges, économique, social et culturel. À juste titre, le mois dernier, à l'occasion de son 820e anniversaire, le port de Hambourg, en Allemagne a été l'espace d'un week-end le théâtre d'une fête dont plus de 1,2 million de visiteurs du monde entier s'en rappelleront pendant longtemps. Malgré un temps instable, tous ont pu apprécier la plus grande fête portuaire au monde dans toute son exubérance. Le port de Hambourg est devenu la toile de fond d'un spectacle maritime sans pareil dans le monde entier. Cet évènement remonte à l'empereur Friedrich Barbarossa (dit Frédéric Barberousse), qui, le 7 mai 1189, a concédé aux Hambourgeois une exemption des douanes pour les vaisseaux naviguant entre la ville et la mer du Nord. Cette date est depuis lors considérée comme celle de l'anniversaire du port de Hambourg. Les évènements les plus marquants ont été les parades d'arrivée et de départ de plus de 300 bateaux du monde entier, dont de grands vaisseaux de voyage, des bateaux musées, des yachts, des régates Dragon ; le grand feu d'artifice et l'exceptionnel ballet de remorqueurs. Au cours de ces trois jours, les touristes assidus ont également eu l'opportunité de monter à bord de vaisseaux désignés “bateaux ouverts”, et de rencontrer de véritables loups de mer. Le long des 3,5 kilomètres sur lesquels s'étendait le show marin entre le Fish Auction Hall (le hall des enchères de poissons) et Baumwall, 500 personnes proposaient des jeux, des attractions et des mets marins. Tous les éléments de ce programme se sont déroulés sur la toile de fond d'un port en activité, et surtout plein de vie, situé en plein centre de la célèbre métropole portuaire. Le port face aux défis Sans doute dans le souci de s'organiser et de saisir toutes les opportunités d'affaires, l'activité portuaire lâche les amarres en créant l'événementiel. “Le secteur maritime et portuaire fait face aux défis de la mondialisation.” C'était le thème au menu d'une récente rencontre des professionnels des produits et services maritimes et portuaires réunis à Dakar dans le cadre du salon mondial Intermodal Africa 2009, une sorte de vitrine des innovations technologiques en matière de transports et de logistique. Cette rencontre de haut niveau des acteurs maritimes et portuaires en activité sur le continent africain a permis aux experts de faire le point sur les derniers développements dans le secteur des transports et de la logistique, ainsi que l'apport des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les systèmes d'information portuaires. Ils étaient ainsi quelque 350 responsables des lignes maritimes, chargeurs, transitaires, logisticiens, opérateurs de terminaux, fournisseurs de services, équipementiers portuaires et ferroviaires, venus d'horizon divers à prendre part à cette manifestation qui s'est déroulée les 25 et 26 mars dernier. Plus récent encore, la 26e conférence mondiale des ports organisée par l'IAPH, association internationale des ports (25, 29 mai 2009) à Gênes, en Italie. Un rendez-vous portuaire où le port autonome de San Pedro (de classe mondiale) a été déclaré lauréat d'or du prix des technologies de l'information 2009. Ce prix a pour objectif de promouvoir l'utilisation des technologies de l`information dans les ports, mais aussi et surtout, il récompense les autorités portuaires qui font preuve de rigueur, de dynamisme et de créativité, dans la mise en œuvre de solutions informatiques, de communication et marketing, innovantes et bénéfiques à l`ensemble des acteurs portuaires Les nouveaux modes de communication Aujourd'hui, le marché de la communication classique est mature. Le consommateur au fait de ce qui l'entoure a une demande de plus en plus sophistiquée. Il veut être surpris et les médias traditionnels n'ont plus le même impact sur lui car il en comprend et anticipe les codes. De nouveaux modes de communication sont en train de voir le jour, de nouvelles manières de penser la communication sont apparues avec l'arrivée des Ntic. En effet, face à une concurrence de plus en plus exacerbée, l'entreprise portuaire doit aussi faire face à cette évolution et à une demande de plus en plus exigeante. Dans les ports de grandes importances traitant le transport des voyageurs, entre autres, les opérations commerciales sont encore plus diversifiées. À l'exemple de la toute première boutique hors taxe, installée en Irlande dans l'aéroport de Shannon, en 1946, et toujours en activité aujourd'hui. Permettant aux passagers des vols transatlantiques, qui y faisaient escale, d'acheter des marchandises à faible coût, elle connut un succès immédiat. Ce concept de boutique a ensuite été repris par deux entrepreneurs américains, Chuck Feeney et Robert W. Miller, qui créèrent le Duty Free Shoppers Group le 7 novembre 1960. Ces commerces connaissent des hausses constantes de chiffre d'affaires. Ce qui confirme bien le principe selon lequel les entreprises duty free sont naturellement en position de faire plus de chiffre d'affaires que les entreprises classiques d'activité. Les boutiques hors taxes (duty free) sont des commerces qui n'appliquent pas les différentes taxes douanières des pays concernés aux produits qu'elles vendent. La plupart de ces boutiques se trouvent dans des ports maritimes, des aéroports ainsi qu'aux frontières internationales. Les termes “hors taxe” “duty free” et “zone franche” prêtent souvent à confusion. Zone franche Le terme zone franche recouvre trois grandes familles de zones franches, chacune ayant ses particularités propres : les “ports francs” et les “zones commerciales franches” constituent le groupe le plus ancien. C'est généralement de vastes zones exonérées de droits de douane où sont implantées de véritables usines dont les marchandises fabriquées sont toutes destinées à l'exportation. Duty free shops Les “commerces hors douane”, plus connus sous le terme “duty free shops”, sont des enclaves douanières spécialisées dans la vente de détail hors taxes douanières. Il s'agit dans ces minizones de proposer aux voyageurs un certain nombre d'articles généralement frappés de lourdes taxes comme le tabac, les alcools, les parfums, les petits appareils électroniques et les accessoires de luxe. Ces boutiques font partie du décor des aéroports et des ports internationaux. Autoroutes de la mer L'autoroute de la mer, qui signifie le transport maritime, prend son amerrissage à partir du quai d'un port. D'où toute la nécessité de contribuer au plein essor de l'activité portuaire plurielle. Les atouts naturels existent, reste à être résolument créatif pour sortir le port de l'eau. La société dans toute sa splendeur et le culturel convergent fatalement vers l'économique. “Décrétons journées portes ouvertes, à jamais, de tous les ports d'Algérie et la prospérité y régnera en maître !”