La campagne électorale pour l'élection présidentielle va bientôt s'engager et il est à peu près sûr qu'une fois encore le volet économique sera occulté par la plupart des candidats en lice. Hélas, cette situation n'est pas nouvelle ! Il est vrai que les différents programmes politiques présentés çà et là, depuis l'avènement du multipartisme dans notre pays, n'ont jamais mis suffisamment l'accent sur cet important volet de la vie de la nation et dont la PME, précisément, est partie prenante. Qu'il nous soit permis d'espérer ici que le prochain rendez-vous soit mis à profit pour une saine confrontation des idées et que la préservation de nos intérêts vitaux, la contribution efficace à la sécurité alimentaire du pays, la protection de nos ressources naturelles, l'environnement, le développement économique équilibré et la cohésion de la société, soient érigés en priorités nationales. Notre pays a besoin d'une politique de développement économique durable qui protège son appareil national de production, le promeut et le développe pour qu'il puisse affronter une concurrence internationale de plus en plus ardue. Sur ce registre, la PME ne peut plus être confinée dans une approche strictement économique car elle apparaît aujourd'hui, de plus en plus, comme un enjeu de société pour notre pays, une société ouverte qui fait siennes les règles de l'économie de marché et les principes qui la sous-tendent sans pour autant tourner le dos aux valeurs universelles de solidarité, de justice sociale et d'équité. Il est donc important que la société algérienne, bien imprégnée des enjeux du futur porte le projet de la promotion de la PME en tant que perspective d'avenir garantissant la liberté d'entreprise et d'initiative pour tout un chacun et la prospérité du pays. De son côté, la PME a un rôle éminemment important à jouer dans la mutation “culturelle” de notre économie nationale. La PME a besoin pour cela d'une mobilisation générale parce qu'elle même devrait être au centre d'un véritable débat de société avec sa dimension économique (création de richesses et d'emplois), sa dimension sociale, (la PME peut être un élément fort d'un nouveau consensus social), et ses dimensions culturelles voire même éthiques. Il ne s'agit surtout pas d'occulter cette dimension culturelle parce qu'il est évident que nous souffrons d'une insuffisante pédagogie du changement liée à une transition peu ou mal expliquée et partant, différemment appréhendée et/ou assimilée par les acteurs économiques et sociaux. C'est pourquoi, il faut mettre en œuvre une pédagogie du changement et mener d'intenses actions visant à réhabiliter l'esprit d'initiative et d'entreprise, les notions d'entrepreneur, de travail, d'effort personnel, de compétition mais aussi de responsabilité et de respect de la chose publique. Cette pédagogie du changement doit s'accompagner de la promotion d'une éthique de la pratique économique ou commerciale qui n'exclut pas la nécessité de l'effort continu, la formation, le goût du risque économique, l'adaptation, l'innovation… autant de valeurs universelles avec lesquelles il est urgent de renouer. La PME à promouvoir et à renforcer sera celle du millénaire qui s'ouvre et qui consacre le savoir comme forme dominante de création de richesses. Dans ce vaste chantier, nous ne devons pas y aller sans références et les expériences des pays qui ont réussi seront une source d'inspiration à charge pour nous de faire les efforts nécessaires pour adapter les solutions à notre contexte national avec ses contraintes et ses exigences. En définitive, la promotion de la PME doit être un projet porté par la société dans son ensemble, un projet qui engage nécessairement les pouvoirs publics dans une démarche unitaire et solidaire pour sa réussite.