Trois mille lettres ont été adressées, hier, par les propriétaires de fusil de chasse de la wilaya de Bouira au président de la République. Près de 200 personnes ont organisé un sit-in hier au niveau de la place des Martyrs de la ville de Bouira. Ils avaient emmené des cartes postales sur lesquelles on y trouve un fusil. Ces cartes postales sont adressées directement au président de la République. C'est aux environs de 9h du matin que tous les délégués se sont retrouvés au niveau de la place publique. Ils avaient apporté 3 000 cartes postales nominatives comme échantillon des 9 500 personnes dont les fusils ont été confisqués par l'Etat depuis 1994. Aux environs de 10h, une marche silencieuse a été improvisée en présence du député Ali Brahimi vers la poste principale du chef-lieu de wilaya et ils ont posté le courrier. Les cartes postales étaient en liasse attachées par un élastique. “La loi algérienne est élastique, c'est pour cela que nous avons tenu à les attacher avec ces élastiques”, déclare l'un des délégués. Ils sont venus des différentes régions de la wilaya pour une énième rencontre afin de demander la restitution de leurs armes. Chaque région était représentée par des délégués. “Nous avons frappé à toutes les portes. En vain. C'est pour cela que nous avons décidé aujourd'hui de transmettre des lettres individuelles au président de la République.” De son côté, Z. Mohamed, 67 ans, de Taghzout, daïra de Haïzer, a précisé que les propriétaires des fusils se se sont rendus sept fois au ministère de l'Intérieur. “Nous lui avons signifié notre volonté de récupérer nos biens. Nous nous sommes déplacés à trois reprises auprès de la 1re Région militaire à Blida. Depuis près de sept ans, nous organisons un sit-in au niveau de la wilaya. Ils invoquent à chaque fois le problème sécuritaire. La question est de savoir pourquoi ils ont restitué les armes à certaines personnes habitant au niveau des grandes agglomérations”, souligne-t-il. Les protestataires s'interrogent sur cette politique du deux poids, deux mesures. Pour le délégué d'Ahl-El-Kasr, “il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. L'Etat a les moyens de faire des enquêtes d'habilitation. Les honnêtes gens doivent récupérer leurs armes. À défaut, nous exigeons des autorités une indemnisation.” A. DEBBACHE