Réalisée par le Centre d'information et de documentation sur les droits des enfants et des femmes (CIDDEF), menée avec le soutien de l'Agence de coopération technique espagnole et réalisée par le bureau d'études Ecotechnics, l'étude sur “la connaissance sur les droits des femmes et des enfants : opinion, attitudes des Algériens adultes et adolescents” vient de rendre ses résultats. Pour la directrice du CIDDEF, Mme Aït Zai Nadia, “cette étude est très importante et représente un défi pour connaître l'opinion des Algériens sur certaines questions relatives au code de la famille, aux droits de l'enfant et de la femme et mesurer l'évolution entre les deux études faites en 2000 et 2008”. Et d'ajouter que, selon les résultats de cette étude, “nous avons constaté qu'il y a une régression de la société. Nous avons constaté de visu ces changements dans les comportements à l'égard des femmes et des adolescents à s'affirmer sur certaines questions. Nous avons voulu savoir si les opinions ont stagné, évolué ou régressé ?” Dans son intervention, M. Blanco Sergio, représentant de l'Agence de coopération technique espagnole, dira : “Il est temps de connaître l'état des lieux des droits des enfants et des femmes et le progrès de certains textes légaux. Il s'agit aussi de réfléchir sur le respect et cibler nos actions dans la promotion de ces droits. Nous voulons donner l'expérience espagnole comme exemple en termes de droits.” Quant à la responsable de l'étude, Mme Imane Hayef Ighilahriz, “l'analyse des principaux résultats de nos deux enquêtes auprès des adultes et des adolescents a abouti, en 2008, sur la question des droits des femmes et des valeurs égalitaires qui les accompagnent, semble diviser la société algérienne en deux courants de force presque égale : l'un favorable ou plus ou moins favorable à la question de l'égalité des droits entre l'homme et la femme et l'autre réfractaire ou plus ou moins réfractaire à cette aspiration à l'égalité”. Tout en précisant que l'on ne compte que 19% d'Algériens (soit 2 Algériens sur 10) qui se démarquent par des positions nettement favorables à une vision égalitaire des relations hommes-femmes. La comparaison avec l'étude/enquête de 2000 semble montrer que le courant d'opinion favorable aux valeurs égalitaires entre femmes et hommes dans la société algérienne s'est affaibli au profit du courant conservateur. En effet, les mêmes échelles d'adhésion construites avec les mêmes variables en 2000 et en 2008 révèlent qu'en 2000, la population la plus favorable aux valeurs d'égalité constituait 27% de la population globale des 18 ans et plus, en 2008, elle baisse, se situant à 16%. À l'autre pôle, la population la moins favorable représentait, en 2000, 10% de la population globale, en 2008, cette part double pour atteindre 23%. F. Aouzelleg