Les maladies à transmission hydrique (MTH), endémiques aux localités de la wilaya d'Oran, sont perçues comme des signes de laxisme et de négligence des autorités locales, selon les termes d'un responsable de la DSPS, en allusion aux évènements tragiques qu'a vécus la petite localité de Kahaïlia. Commune de 10 000 habitants, située à 40 kilomètres d'Oran, Kahaïlia n'a jamais été épargnée par les MTH à l'instar des bourgades déshéritées de Bachkha, Sidi El-Bachir, douar Boudjemaâ et haï Bendaoud, où plusieurs élèves ont été contaminés durant la période allant du 1er au 17 juin. Ainsi, 27 élèves atteints d'asthme et 18 autres de diarrhée sévère ont été enregistrés par les services de médecine scolaire au niveau de Kahaïlia. Les petits élèves ont été mis en quarantaine pour recevoir des soins intensifs. “On ne se doutait pas que la peste allait frapper aussi durement. Nos moyens médicaux ne nous permettaient pas de diagnostiquer la maladie de la peste”, se désole un responsable local à Kahaïlia. Un citoyen de la même localité ne cache pas son amertume : “Nous sommes confrontés au problème épineux de l'eau. Pourtant, la commune bénéficie d'enveloppes budgétaires conséquentes. Qu'en est-il du projet de raccordement que nous attendons depuis des décennies ? C'est ça l'indépendance ?” Selon des médecins en milieu scolaire, cette maladie est due à l'absence d'une politique sanitaire claire et à l'inexistence d'eau potable ainsi qu'à la paupérisation de la plupart des foyers de Kahaïlia, qui vivent dans des conditions difficiles. Ici, en tout cas, la plupart des enfants atteints de la maladie de la peste vivent dans des habitations souvent à proximité des décharges sauvages et utilisent l'eau saumâtre des puits pour les besoins domestiques. La mauvaise qualité de cette eau et la prolifération d'animaux nuisibles, comme les rats, ont fini par avoir raison de la santé de nombreux enfants dont certains ont été, dans un passé récent, atteints de méningite. Dans ce cas de figure, un autre cas de MTH a été récemment enregistré à Oran. Selon des médecins contactés par nos soins, la situation risque d'empirer si les médicaments antibiotiques pour le traitement de la peste ne sont pas disponibles. En effet, un responsable au niveau du service prévention de la DSPS a averti que les médecins “redoutent une situation épidémiologique similaire à celle de mai 2001”, période qui a enregistré huit décès d'enfants tous atteints de méningite à Oran, Arzew, Aïn El-Turk et Béthioua. Problème de santé publique numéro un à Oran, la situation épidémiologique et ses aspects réglementaires doivent constituer l'essentiel des “préoccupations des responsables locaux, en tenant compte de la prolifération des foyers de contamination et des intoxications collectives enregistrées un peu partout dans la wilaya d'Oran depuis quelque temps”, dira un responsable du service épidémiologique de la DSPS. Sur un autre registre, le foisonnement de puits, pour la plupart ne répondant pas aux normes d'hygiène, inquiète les responsables des services en question, qui précisent que le “problème d'identification des propriétaires de ces puits a été à plusieurs reprises soulevé et demeure sans suite...”. Dans cet ordre d'idées, le problème des colporteurs d'eau accentue les appréhensions des familles confrontées à ce problème depuis des années. La population de Kahaïlia attend toujours les fameuses commissions composées de représentants de la santé, de l'assainissement et d'inspecteurs afin d'assurer le suivi des opérations de contrôle de l'eau des puits et évaluer son incidence directe sur les utilisateurs. B. G.