Les autorités de la wilaya ont, par mesure préventive, décidé de surveiller toutes les plages sans exception, et ce, jusqu'à Madagh, la plage frontalière avec Oran. Malgré le fait qu'aucun patient ne se trouve à l'hôpital dans la mesure où le dernier admis a quitté son lit, la psychose demeure entière aussi bien chez les autorités locales que chez ceux qui ont été atteints du syndrome ainsi que leurs familles. Et pour cause, le résultat des prélèvements tarde à se manifester car tout le monde, ici à Aïn Témouchent, veut connaître l'origine de ce phénomène qui a bouleversé le quotidien des estivants. Contacté par nos soins, M. Kerri Azzedine, SG de la wilaya et président du comité de lutte contre les MTH, qui était incapable de nous donner des détails sur l'origine de la maladie qui ne dépendra désormais que du résultat du laboratoire régional d'Oran, nous a informés qu'une équipe issue de la Direction de l'environnement a sillonné, au lendemain de cet événement qui a bouleversé toute une région, l'ensemble des plages du littoral long de 80 km. Jusqu'à hier, l'équipe n'a détecté aucun signe dans les prélèvements qu'elle a effectués. Aussi, nous venons d'être informés qu'une enquête d'envergure a été déclenchée au niveau de l'unité de dessalement d'eau de mer de Sidi-Djelloul dont la production journalière est de 200 000 m3. Le premier responsable du comité de lutte contre les maladies à transmission hydrique était catégorique. Pour lui, l'usine n'a aucun lien vis-à-vis de cette infection qui a touché des dizaines d'estivants, et donc sa responsabilité est entièrement dégagée. Reste la piste du fameux bateau que les autorités privilégient et qui aurait déversé son fuel au large de la côte témouchentoise qui était bondée en ce jour de vendredi caniculaire d'un monde venu de tous les coins de la région se rafraîchir. S'agit-il d'un produit toxique qui est à l'origine de cette infection ? Selon les hypothèses des autorités de la wilaya, mais aussi du corps médical en charge du dossier, et ce, au vu des symptômes constatés chez les patients, il est quasi certain qu'il s'agit d'un produit toxique, plus exactement de l'oxyde de carbone dont les conséquences sur la personne atteinte sont identiques. Sur un autre registre, et ce, même si les autorités de la wilaya ainsi que l'équipe médicale mobilisée pour la circonstance demeurent confortées par l'absence d'admission d'autres cas suspects auprès des estivants des plages les plus touchées de Terga, Nedjma, Mordjane et Chatt El-Hillal, mais aussi après que le dernier patient eut quitté l'hôpital, il n'en demeure pas moins que l'inquiétude est grande chez les familles des malades. Âgé à peine de 12 ans, l'un des patients originaire de Hammam Bou-Hadjar, qui n'a pas été épargné par cette étrange infection alors qu'il prenait un bain à la plage de Terga en compagnie des membres de sa famille, continue de souffrir au niveau de son visage qui a enflé alors qu'une couleur bleuâtre cerne ses yeux. C'est ce que son frère nous a confirmé non sans avoir affiché des craintes quant aux conséquences futures. “Mis à part le sérum et quelques comprimés, mon frère n'a pas bénéficié d'une prise en charge médicale. Je comprends l'avis du médecin qui ignore jusque-là l'origine de la maladie, et donc d'un réel diagnostic pour se prononcer sur le traitement qu'il devra lui prescrire et que le malade devra suivre”, fera remarquer notre interlocuteur. En tout état de cause, la fébrilité reste intacte chez l'ensemble de ceux qui ont été atteints, mais aussi et surtout chez ceux parmi les estivants qui ont décidé d'opter pour la prudence en ne prenant aucun bain jusqu'à ce que les choses soient claires. Même les autorités de la wilaya ont, par mesure préventive, décidé de surveiller toutes les plages sans exception, et ce, jusqu'à Madagh, la plage frontalière avec Oran. Si l'option du bateau incriminé se confirme, ce sera un véritable branle-bas de combat que les autorités de la wilaya et la société civile mettront en marche pour identifier puis attaquer les auteurs de cette grave infraction qui a perturbé la quiétude des estivants et porté atteinte à leur santé. M. Laradj