Le directeur de l'hebdomadaire El Waha, Nedjar El-Hadj Daoud, arrêté et emprisonné lundi, pour une affaire de diffamation qui remonte à 2005, suite à une plainte d'une employée de l'APC de Dhaïa Ben Dahoua, à 15 km du chef-lieu de wilaya, Ghardaïa, s'est confié à Liberté, dans un entretien à bâtons rompus. Il revient sur les péripéties de son arrestation et de son incarcération. Liberté : M. Nedjar, après une nuit passée à la prison de Chaâbet Ennichène, vous avez été libéré, semble-t-il, pour raison médicale, pouvez-vous nous en dire plus sur les conditions de votre arrestation ? Nedjar El-Hadj Daoud : Vous savez, tout s'est passé très vite. J'étais dans mon bureau lorsqu'un agent de la sûreté de la wilaya de Ghardaïa s'est présenté avec une convocation m'invitant à me rendre au commissariat central. Je m'apprêtais à le faire lorsqu'une escouade de policiers fait irruption dans mon bureau et m'embarque manu militari en direction du siège de la sûreté de wilaya, où on m'oriente directement vers le service de la Police judiciaire. Là, on m'informe que j'étais sous le coup d'une condamnation définitive et qu'on devait me présenter devant le procureur général de la cour de Ghardaïa, qui dès mon arrivée, ordonne mon incarcération pour 6 mois de prison ferme pour diffamation en vertu d'une condamnation en 2005 et en application du rejet de mon pourvoi en cassation près la Cour suprême. Pour ma libération, c'est encore une fois le procureur général de la cour de Ghardaïa qui est venu en prison m'informer que je suis libéré en vertu de mon dossier médical. Ce qui veut dire que ma condamnation est suspendue, mais non annulée, donc susceptible d'être réincarcéré à tout moment. Êtes-vous de ceux qui militent pour l'abrogation de l'article qui met le journaliste en prison pour ses écrits? Naturellement, et comment ? Je continuerai inlassablement à me battre pour la dépénalisation du délit de presse, et ce, en exigeant l'amendement de la loi. L. K.