Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude suite à l'arrestation de Nedjar El Hadj Daoud, directeur du journal régional El Waha de Ghardaïa (467 km au sud d'Alger), dans le cadre d'une affaire qui remonte à 2005. Il a été arrêté, hier matin, dans les locaux de son journal. « Nous dénonçons la condamnation de Nedjar El Hadj Daoud à six mois de prison ferme pour diffamation. Ce journaliste est victime d'un harcèlement judiciaire constant depuis des années, alors même qu'il dénonce des scandales de corruption et de trafic d'influence. Nous rappelons une nouvelle fois aux autorités algériennes l'importance d'amender le code pénal en dépénalisant les délits de presse », a déclaré l'organisation. Suite à la publication d'un article de Nedjar El Hadj dans le journal El Waha, une fonctionnaire de l'APC de Ghardaïa, jugeant les propos attentatoires à sa personne, avait porté plainte pour « diffamation ». Le 14 novembre 2005, le tribunal de Ghardaïa avait condamné le journaliste à six mois de prison ferme, peine confirmée par la cour de Ghardaïa quelques mois plus tard. Souhaitant faire appel de la décision, le journaliste s'était pourvu en cassation. Le 3 juillet 2008, la Cour suprême avait rejeté son pourvoi en cassation, renvoyant à nouveau l'affaire à la cour de Ghardaïa, qui a confirmé la peine à six mois de prison ferme le lundi 3 mars 2009. Poursuivi dans plus de vingt affaires devant le tribunal de Ghardaïa, Nedjar El Hadj Daoud fait l'objet d'un harcèlement judiciaire incessant. Créé en 1990, le journal El Waha, unique journal d'information paraissant au sud du pays, a cessé de paraître en 2006 suite à de nombreuses pressions.