L'Association des banques et établissements financiers (Abef) organise avec l'Union des banques maghrébines (UBM) un colloque maghrébin sur le financement des PME les 11 et 12 mars à Alger. Organisée sous le patronage du ministre des Finances, M. Karim Djoudi, cette rencontre regroupera plus de 130 banquiers et spécialistes dont une quarantaine venant de pays du Maghreb et d'Europe. Dans le but de renforcer les stratégies bancaires d'intervention, l'Abef organise cette rencontre technique et professionnelle permettant aux acteurs de la place bancaire algérienne et leurs partenaires d'échanger leurs expériences avec leurs confrères maghrébins et européens. L'autre objectif assigné à cette rencontre, souligne l'Abef dans un communiqué, est d'apprécier les évolutions récentes en la matière pour tirer les enseignements appropriés afin de conforter leurs stratégies de financements des PME. Les participants à cette rencontre aborderont notamment, les outils de financement de la PME et l'évaluation des risques, les mesures techniques d'accompagnement et les dispositions de garanties des financements de ces entreprises. Elle constituera, selon les organisateurs, “une opportunité pour les établissements (membres de l'Abef et de l'UBM) d'examiner ensemble l'impact des stratégies bancaires de financements et de développement des PME et de consolider ainsi l'espace de dialogue et de coopération technique qui lie la communauté bancaire algérienne à tous ses partenaires du Maghreb et d'Europe”. Le colloque se veut, par ailleurs, une occasion pour débatte du système bancaire algérien. Celui-ci, constatent des experts nationaux et étrangers à travers plusieurs études, accuse toujours un retard à l'échelle du Maghreb. L'un des points négatifs, relevé par cette étude, est l'effectif type par guichet qui reste le plus élevé de la région, avec une moyenne de 28 agents, contre 24 en Libye, 22 en Mauritanie, 16 en Tunisie et seulement 11 pour le Maroc. La forte présence du personnel du guichet bancaire en Algérie implique que les procédures mises en place pour servir et communiquer avec les clients ne sont pas rapides et consomment plusieurs étapes d'intervention. Rapporté à la taille du marché, le réseau algérien en termes de densité est le moins développé de la région. La faiblesse se manifeste aussi à travers le taux de bancarisation relevé dans notre pays. En effet, il n'est enregistré qu'un seul point bancaire pour 25 000 habitants. Or, la norme est d'un point pour 8 000 habitants. L'octroi de crédits est, d'après l'étude, la plus faible en Algérie, avec une moyenne de 53%, (ce qui veut dire qu'une demande sur deux seulement est acceptée). Une autre étude, menée par des économistes algériens, a fait ressortir que le taux de financement par les banques de l'Etat, qui totalisent plus de 90% du secteur, ne dépassait pas les 20% aussi bien au bénéfice des entreprises publiques que celles privées. Le président de l'Association banques et des établissements financiers (Abef), M. Djamel Bessa, estime que l'encours net des crédits à la consommation a atteint en Algérie un montant de 70 milliards de dinars. Au 31 décembre 2008, l'ensemble du secteur bancaire a collecté quelque 4 710 milliards de dinars. Une telle somme représente en fait les surliquidités dont jouissent actuellement les banques de la place. L'on sait, en revanche, que la décision d'octroi des crédits a été centralisée en conséquence et que les dossiers, qui sont présentés dans les agences de l'intérieur du pays, montent souvent jusqu'à la direction générale à Alger pour l'accord final. Il faut dire que les banques vivent, depuis le boom pétrolier amorcé en 2001, une crise de surliquidités générant des tensions inflationnistes et qui avaient nécessité l'intervention incessante de la Banque d'Algérie. B. K.