Photo Riad Par Salah Benreguia Les banques algériennes consacrent plus de 90% de leur portefeuille d'engagements (plus de 2 500 milliards de DA) au financement des entreprises toutes catégories confondues, a indiqué, hier, à Alger le ministre des Finances, Karim Djoudi. Intervenant à l'occasion de la tenue d'un colloque maghrébin sur le financement de la PME tenu à l'hôtel Aurassi, M. Djoudi a relevé que la PME continue à être l'objet d'intérêt des pouvoirs publics. Dans ce contexte, les banques doivent être perçues «comme des bailleurs de fonds et des partenaires assurant une responsabilité économique de première importance dans l'économie nationale», a poursuivi le ministre, soulignant que «l'engagement de l'Etat envers les PME va être encore développé dans les prochaines années à travers de nouveaux mécanismes».Pour sa part, le ministre de la PME, Mustapha Benbada dira que les concours financiers accordés par les banques au secteur de la PME ont permis la création de plus de 120 000 PME et plus de 300 000 emplois au cours de ces cinq dernières années. Toutefois, il évoquera «les limites du système bancaire» en suggérant la multiplication des services spécialisés dans les financements des projets d'investissement en avançant que les décisions de crédit seront prises sur la base de la rigueur de l'équipe dirigeante et de la viabilité et de la rentabilité du projet. Dans le même contexte, le président de l'Association des banques et des établissements bancaires (ABEF), Djamel Bessa, estimera que le nombre de PME créées reste «insuffisant» et de ce fait, des efforts doivent être soutenus pour développer davantage le tissu des PME. «Le colloque d'aujourd'hui a pour objectif de partager les expériences des pays du pourtour méditerranéen, mais surtout de voir ce qu'on peut faire de mieux et contribuer plus efficacement au développement de la PME en Algérie», a-t-il ajouté.En effet, cette rencontre vient à point nommé pour débattre les mécanismes et instruments des différentes institutions financières et bancaires pouvant intervenir dans le financement de l'économie de manière globale, et des PME particulièrement. Dans ce sillage, la même source a fait savoir que les différents mécanismes mis en place dans notre pays sont le factoring, le leasing et l'accompagnement du capital investissement. «Certains de ces mécanismes sont aux prémices de leur développement et le colloque d'aujourd'hui permettra aux banquiers de mieux comprendre ces outils de financement, et de partager les expériences et voir comment on pourrait développer ce tissu», expliquera-t-il. Notre pays est-il en retard par rapport à ses voisins en matière de financement des banques aux PME ? M. Bessa répondra qu'il ne s'agit nullement d'un retard en la matière, mais plutôt «des outils qui sont de plus ou moins développés par rapport à d'autres». «Ce n'est pas un défaut de maîtrise technique ou de préparation, mais des opportunités de préparation de ces outils, et le moment est arrivé pour les mettre en œuvre», ajoutera-t-il. A propos de la problématique du risque du financement et de l'absence de la garantie, le premier responsable de l'ABEF a fait remarquer que «les banques n'ont jamais dit qu'il n'y a pas suffisamment de garanties». «Les banques financent des projets jugés rentables et profitables, et qui permettent aux entrepreneurs de rembourser l'endettement bancaire. La garantie est une condition qui n'est ni suffisante ni nécessaire», soutient-il. Et d'affirmer, à ce titre, que le taux de satisfaction des demandes sollicitées des entreprises est de l'ordre de 80%. «Il y a un ensemble d'éléments d'analyse du risque qui sont évalués par les banques, et réservent des réponses en fonction de l'évaluation de cette analyse».Soulignons que plus de 130 banquiers et experts, dont une quarantaine venant des pays du Maghreb et d'Europe, participent à ce colloque organisé par l'ABEF conjointement avec l'Union des banques maghrébines (UBM).