Le ministre de la PME et de l'Artisanat, M. Mustapha Benbada, a affirmé hier à Alger que la bonne gouvernance des entreprises, publiques et privées, contribue au développement d'une économie nationale productive. “L'économie nationale nécessite en cette conjoncture l'émergence d'entreprises championnes (leaders) gérées selon les normes universelles de bonne gouvernance”, a indiqué M. Benbada lors d'une cérémonie consacrée au lancement de la charte algérienne de bonne gouvernance de l'entreprise. S'agissant de la charte de bonne gouvernance de l'entreprise, appelée aussi code, M. Benbada a indiqué qu'il s'agit d'un engagement volontaire de la part de l'entreprise qui désire emprunter la voie de la bonne gouvernance. Il a ajouté que la charte, qui est une initiative d'associations patronales et d'organisations professionnelles telles que le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care), vise notamment à “bâtir des relations fortes et d'intérêt commun entre l'entreprise et ses différents partenaires et à leur tête les banques”. Pour sa part, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), M. Réda Hamiani, a indiqué que ce code est l'œuvre d'une mobilisation de la part de représentants du secteur privé et des pouvoirs publics, représentés par le ministère de la PME. Selon M. Hamiani, ce code, premier du genre en Algérie, constitue un cadre général pour développer l'esprit d'entreprise et d'instaurer une confiance entre les entreprises et leur environnement. “Il constitue la clef essentielle à la transformation de la gouvernance actuelle basée sur la rente à une gouvernance fondée sur des normes universelles, à savoir l'équité, la transparence et la responsabilité”, a ajouté le président du FCE. M. Slim Othmani, président du groupe d'experts chargé de la préparation de la charte, a indiqué dans une déclaration à l'APS que ce genre d'initiative est “devenue nécessaire dans une Algérie ouverte à la concurrence nationale et où les chefs d'entreprise sont conscients de l'enjeu de la compétitivité”. “Ce code permettra la création de nouvelles PME (...) car quand les banques constateront que ces PME fonctionnent selon des normes universelles de bonne gouvernance, elles n'hésiteront pas à les financer”, a ajouté ce chef d'entreprise. Composé d'une centaine de pages, le document portant charte de l'entreprise explique tout d'abord la nécessité d'un tel code de gouvernance avant d'exposer les principaux standards de gouvernance d'entreprise (les parties prenantes internes de l'entreprise telles l'assemblée générale et le conseil d'administration, les relations de l'entreprise avec les parties prenantes externes dont essentiellement les banques, les autres institutions financières et les fournisseurs, ainsi que la qualité et la diffusion de l'information). Quant aux annexes de cette charte, elles couvrent notamment une check-list d'autoévaluation des pratiques de gouvernance d'entreprise, une vision panoramique des sociétés algériennes et les conflits d'intérêt dans les sociétés ainsi qu'un glossaire spécifique des entreprises.