Intervenant à l'issue d'un Conseil du Gouvernement marocain jeudi, le porte-parole de cette instance et ministre de la Communication, Khalid Naciri, a affirmé que pour Rabat, “les frontières sont ouvertes côté marocain et fermées uniquement du côté algérien, et c'est une situation dont le royaume n'est pas responsable”. Toutes les occasions sont bonnes pour le royaume chérifien afin d'amener l'Algérie à rouvrir ses frontières. Cette fois-ci, c'est le porte-parole du gouvernement marocain et ministre de la Communication qui est revenu à la charge pour remettre au goût du jour la question de la réouverture des frontières maroco-algériennes, laquelle semble être devenue la priorité des priorités pour le Maroc. Il soulignera que le Maroc communique avec l'Algérie à travers les canaux officiels et, dans ce sens, il a multiplié les appels officiels à la réouverture des frontières maroco-algériennes lors de différents forums et manifestations. Interrogé, semble-t-il, sur le sujet, Khalid Naciri a affirmé, au cours d'un point de presse à l'issue du Conseil de gouvernement réuni jeudi à Rabat, que “les frères algériens savent très bien que le Maroc a toujours utilisé les canaux gouvernementaux et officiels pour communiquer avec l'Algérie sur cette question”. Ne s'arrêtant pas à ce stade, le ministre marocain ajoutera que “le Maroc reste ouvert sur l'Algérie sœur et estime que l'avenir du Maghreb arabe passe par l'ouverture des frontières”. C'est dire l'importance que revêt la question pour le gouvernement d'Abbas al-Fassi, qui donne l'impression d'avoir arrêté une stratégie à même de lui permettre d'atteindre l'objectif de la réouverture des frontières. Il suffit de lire cette autre déclaration du ministre marocain de la Communication, qui a affirmé : “Nous estimons que les frontières sont ouvertes côté marocain et fermées uniquement du côté algérien, et c'est une situation dont le royaume n'est pas responsable”, pour s'en convaincre. La récente ouverture exceptionnelle par les autorités algériennes de la frontière le 23 février dernier au convoi humanitaire “ligne de vie pour Gaza” du député britannique Georges Galloway, en solidarité avec le peuple palestinien de Gaza après l'agression israélienne, a été exploitée de manière outrancière par les médias marocains, dont certains titres n'ont pas hésité à annoncer la réouverture permanente des frontières. Ceci dit, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que ce harcèlement marocain n'est motivé que par des considérations économiques. En effet, outre la reprise des échanges économiques entre les deux parties de la frontière, qui sont beaucoup plus favorables à la partie marocaine qu'à la partie algérienne, la réouverture des frontières permettra un afflux important de touristes algériens vers le Maroc. Effectivement, nombre d'Algériens, qui se rendent ces dernières années en Tunisie pour passer des vacances, notamment en été, changeaient de direction pour aller vers l'ouest, où ils trouveraient des conditions de séjour agréables. Cette éventualité rapportera, bien sûr, beaucoup de devises à Rabat, qui en a bien besoin en cette période de vaches maigres. Pour en revenir à la sortie médiatique du porte-parole du gouvernement marocain, ce dernier n'a pas raté l'occasion également d'évoquer le différend du Sahara occidental, en indiquant que “les Algériens trouvent toujours des prétextes pour demander au Maroc de renoncer à sa souveraineté sur ses provinces du Sud et aller ainsi dans le sens des chimères algériennes sur la question du Sahara”. Dans ce cadre, il assurera : “Nous n'imaginons pas que les Algériens puissent penser, pour un instant, que les responsables ou les citoyens marocains soient prêts à suivre l'Algérie dans cette logique”. Plus tranchant, il conclura : “Personne ne doit s'attendre à ce que le Maroc change sa position sur la question du Sahara”. Reste à savoir jusqu'où ira cet entêtement de Rabat à défier la légalité internationale. Merzak Tigrine