Le porte-parole du gouvernement du Maroc qualifie le discours de M.Belkhadem de «propos vulgaires et grossiers». Les déclarations de Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat et secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) sur les relations algéro-marocaines, n'ont pas été tendres avec le Royaume chérifien. «La campagne officielle lancée par le Maroc contre l'Algérie est due au mécontentement des Marocains quant à la position de l'Algérie qui soutient le principe du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.» Cette déclaration lancée par M.Belkhadem, lors de la clôture des travaux du conseil national du FLN, a mis les autorités marocaines en rogne. A travers Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, le Maroc considère que les déclarations de Belkhadem «affectent de plus en plus les relations entre les deux pays» En effet, intervenant dans le quotidien arabophone Almaghribia, le porte-parole du gouvernement du Maroc qualifie le discours de M.Belkhadem de «propos vulgaires et grossiers» avant d'ajouter qu'«ils ne sont pas dignes d'un haut responsable algérien». M.Naciri n'a pas du tout perdu son temps pour riposter. On dirait qu'il n'attendait que ça pour fustiger le représentant personnel du président de la République. Selon les propos de Naciri, le patron du FLN «a offensé, par ses dernières déclarations, le peuple marocain ainsi que le Royaume cherifien et cela ne va pas arranger les profondes relations entre les deux peuples». Le porte-parole du gouvernement marocain a ajouté que «la campagne médiatique de l'Algérie contre le Maroc ne sert pas les relations entre les deux pays car la sécurité au Grand Maghreb ne peut s'instaurer qu'avec l'établissement de la paix en Algérie». M.Naciri a fait une rétrospective sur les relations entre les deux pays et déclare que «ce genre d'accusation vis-à-vis du Maroc n'est pas un acte nouveau chez Abdelaziz Belkhadem, ni de la part de l'Algérie d'ailleurs. C'est devenu même une tradition.» a-t-il souligné. Hormis la position de l'Algérie soutenant les Sahraouis à l'autodétermination via un référendum, l'essence de la tension entre l'Algérie et le Maroc, selon certains analystes des relations internationales, réside dans la fermeture des frontières terrestres. Le Maroc admet mal le fait que le gouvernement algérien ne soit pas pressé d'ouvrir la frontière Algérie-Maroc. A cet effet, le Maroc ne laisse aucune occasion s'échapper sans lancer des piques aux officiels algériens et les accuser d'avoir bloqué la construction du Maghreb et d'avoir violé les droits de l'homme dans les camps de Tindouf. L'Algérie avait fermé la frontière en 1994 après que Rabat eut imposé la délivrance de visas aux ressortissants algériens dans un climat de tension entre les deux pays voisins du Maghreb. Les dirigeants algériens ont affirmé à diverses reprises que la frontière resterait fermée jusqu'à ce que les deux pays concluent un ensemble d'accords, notamment sur le conflit du Sahara occidental.