Le plan d'action élaboré par le ministère de la PME comporte une remise de propositions, de facilitations en direction des petites et moyennes entreprises. Désormais, le gouvernement doit arrêter une démarche consensuelle dans son programme de mise à niveau des entreprises. Le plan mis en œuvre jusque-là a montré des dysfonctionnements. Les sociétés cibles n'ont pas été correctement identifiées. Les actions menées par les départements de la PME et de l'Industrie doivent être unifiées. En termes plus clairs, les missions de chaque ministère doivent être définies de manière plus claire. Le constat émane du ministre de la PME/PMI, M. Mustapha Benbada, qui souhaite capitaliser les expériences déjà réalisées dans ce domaine. C'est ainsi qu'il propose la création d'une cellule de coordination gouvernementale qui définira les tâches de chaque ministère. “Il y a eu des manquements. Certaines de nos entreprises nous disent qu'elles sont perdues dans cette offre de mise à niveau entre les ministères de la PME et de l'Industrie”, reconnaît M. Benbada qui était jeudi, l'invité de l'émission “Evénement à la une” de la radio Chaîne III. En effet, il a été relevé un énorme chevauchement de prérogatives entre les deux départements ministériels. Car, dans le cadre de la stratégie industrielle, M. Abdehamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, a établi lui aussi un nouveau programme de mise à niveau. Il avait mis l'accent sur la nécessité de reconstruire un nouveau plan (de mise à niveau). Pour lui, les résultats des programmes déjà lancés sont faibles. Ce n'est pas de l'avis de M. Benbada qui estime que des avancées ont été concrétisées en citant les 450 entreprises qui ont suivi convenablement le processus de mise à niveau, chapeauté par sa tutelle et les 700 autres qui ont émis le vœu et formulé leur demande pour la même opération. Qu'une nouvelle démarche soit proposée à travers cette stratégie industrielle ne constitue pas en réalité un problème pour le ministre de la PME, mais encore faut-il, nuance-t-il, que cette proposition soit validée par l'Exécutif. Les correctifs que compte apporter le ministère de la PME seront certainement introduits dans le nouveau plan d'action qu'il a élaboré suite aux orientations du président de la République. 321 000 PME et 70 000 activités libérales recensées en 2008 Ce plan contient, selon M. Benbada, 30 propositions couvrant 9 problématiques auxquelles font face les entreprises à savoir le financement, la disponibilité du foncier, le fonctionnement des marchés, du commerce, la ressource humaine, les technologies de l'information et de la communication (TIC), la fiscalité… “Un premier chantier concernant le financement a été ouvert au Premier ministère. Et suite à un conseil interministriel, tenu au mois de janvier, un groupe de travail a été installé au ministère des Finances et a déjà dégagé un certain nombre de mesures”, indique le ministre. Il cite quelques suggestions émises par ce groupe, notamment la généralisation au sein des banques publiques de la formule leasing qui restent appropriées pour des PME activant dans les services, le BTPH… Il a été proposé également la généralisation du capital investissement, la simplification et la réduction des délais d'étude de dossiers de demandes de financement par les banques. D'autres mesures sont, en outre, à l'étude avant leur validation. Le plan d'action devra connaître, en fait, une phase d'exécution à compter du 1er semestre de l'année en cours, tel que l'avait exigé le premier magistrat du pays. Par ailleurs, le ministre des PME relève que le domaine de la sous-traitance est mal utilisé en Algérie. “Cela est dû à l'absence d'une institution à même de mettre en synergie toutes les capacités enregistrées à l'échelle nationale”, précise-t-il. Beaucoup d'entreprises nationales font appel malheureusement à des sous-traitants étrangers. Devant une telle situation, M. Benbada juge nécessaire la création d'un centre pour établir un fichier national de la sous-traitance. Il s'agit aussi de mettre en place une charge de partenariat entre les grandes, petites et moyennes entreprises. Ce centre peut jouer le rôle d'essaimage et d'externalisation des activités des grandes entreprises au profit des sociétés de petite ou moyenne taille. L'ensemble de ces actions se feront progressivement car l'on doit admettre la jeunesse du tissu des PME algérien. Il date, selon le ministre, de la moitié des années 1990. L'essentiel de ces PME a été créé les dix dernières années. Le potentiel a été doublé durant cette dernière décennie. En 1999, le pays disposait, avoue M. Benbada, quelque 175 000 PME contre 321 000 en fin 2008. À celles-là, il y a lieu d'ajouter 70 000 activités libérales qui n'étaient pas comptabilisées auparavant. Ce qui donne un chiffre global de 391 000 PME privées dont la majorité est à caractère familial. Mieux, la tutelle envisage la création de 150 000 entreprises dans le cadre du quinquennat 2009-2014 tout en tenant compte d'un taux de mortalité qui tourne autour de 10 et 13%, loin de la norme mondiale qui se situe entre 22 et 25%. Abordant le financement des PME par les banques, M. Benbada souligne qu'il est encore insuffisant. “Je me réjouis de l'intérêt que portent les banques pour le financement des PME. Les banquiers sont sensibilisés quant à la nécessité d'accompagner les PME”, affirme-t-il. Même si le financement de l'économie nationale a été considérable, il a atteint une enveloppe de 2 500 milliards de dinars en 2008, il n'en demeure pas moins, regrette-t-il, que la part de l'investissement de type PME est encore faible. BADREDDINE KHRIS