Photo : S. Zoheïr Par Badiaa Amarni Après un retard dû à moult problèmes, notamment administratifs, le développement des petites et moyennes entreprises semble être le cheval de bataille des pouvoirs publics à l'avenir. En effet, le sort de ce secteur sera décidé l'année prochaine, au cours de laquelle une conférence nationale sera organisée. Les journées fixées à cet événement sont les 28 et 29 janvier 2009, au palais des nations du Club des Pins. Du concret pour les PME en 2009 L'objectif assigné à cette manifestation, comme l'avait souligné récemment M. Mustapha Benbada, ministre de la Petite et moyenne entreprise et de l'Artisanat, c'est l'adoption du projet de plan d'action pour le développement de la PME et ce, à travers une implication de tous les acteurs concernés. En somme, il s'agit de parvenir à réunir l'ensemble des parties concernées en vue d'une adhésion globale au projet, et d'atteindre une cohérence de l'ensemble des actions, notamment en termes de programmation dans le temps et de concordance avec les moyens humains institutionnels et matériels. Il s'agit aussi de débattre et d'enrichir le contenu de ce plan d'action. M. Brahiti Ammouri, directeur général de la petite et moyenne entreprise au sein du département de Benbada, nous a fait savoir que la conférence nationale de la PME regroupera toutes les institutions, les organismes et acteurs concernés par la problématique de promotion et de développement de la PME. Au cours de cet événement, il sera proposé des mesures concrètes qui permettraient de rendre plus aisés la création, le développement et la croissance de ces entreprises, de même que des propositions pour améliorer l'environnement immédiat. Le plan d'action apportera des mesures pratiques pour alléger les formalités administratives de création des PME, simplifier l'intermédiation financière et l'approbation des dossiers de crédit et amener les PME à s'inscrire dans une démarche permanente de création de valeur ajoutée et d'emplois, nous explique encore M. Brahiti. Ce dernier dira que la PME restera le nerf de la guerre, puisqu'elle constitue l'alternative au développement économique. «C'est ce défi et cette ambition que nous devons adopter ensemble dans une dynamique nouvelle que nous appellerons partenariat public-privé», signalera-t-il. Des perspectives à l'horizon 2023 Dans le sillage de cette réflexion de plan d'action il est question d'anticiper, souligne M. Brahiti, des perspectives à l'horizon 2023 qui seront «comme une définition de stratégie de croissance de la PME comme alternative de développement hors hydrocarbures puisque les gisements de pétrole commencent à décliner». Il est de ce fait «impératif d'aller à la recherche d'autres sources de revenus, et la PME est devenue le centre de création de la valeur ajoutée». Sur Meda I, notre interlocuteur a rappelé que ce programme a eu un impact très important sur les PME algériennes, en ce sens qu'il a été le déclic de la prise de conscience des chefs d'entreprise de la nécessité de se remettre en question et d'affronter les défis de la mondialisation auxquels sont exposées les PME, surtout en termes d'amélioration de leurs performances et de leur outil de production. M. Brahiti a fait savoir que sur une population de 2 150 entreprises industrielles, 450 ont été mises à niveau dans le cadre de Meda I, et que 60% de l'expertise dans ce programme a été confiée aux Algériens. «Cela constitue une fierté pour nous», estime M. Brahiti, ajoutant que cette démarche «nous a permis de faire émerger un potentiel de consultants nationaux qui constitue une force de frappe». Meda II en activité en 2009 Le programme Meda II entrera en activité au premier semestre 2009, dans le cadre de la coopération avec l'Union européenne (UE), afin de consolider les acquis déjà obtenus, nous informe le DG de la PME. Des appels d'offres ont été lancés pour recruter l'assistance technique à même de conduire ce nouveau programme permettant l'intégration du système assurance qualité de la PME, à travers l'appropriation des processus de normalisation qui permettront l'entrée du produit national sur les marchés étrangers et de le rendre compétitif. M. Brahiti dira qu'il est très important pour les PME d'utiliser les technologies de l'information et de la communication (TIC), dans leur gestion. Car, selon notre interlocuteur, il serait vain de parler d'objectif de mise à niveau sans un environnement adéquat. Pour cela, il est question de faire émerger des centres techniques qui seront utilisés pour la mise en place des programmes de mise à niveau des PME. Pour faire adhérer le maximum de ces entreprises dans ce processus, un protocole a été signé par le département de Benbada avec plusieurs associations professionnelles, nous apprend notre interlocuteur, «car le programme national de mise à niveau est très ambitieux». M. Brahiti n'a pas omis de signaler que le ministère a réalisé beaucoup d'actions en direction des PME en renforçant, notamment, les dispositifs de financement à travers la création du FGAR et de la CGCI (caisse de garantie des crédits pour l'investissement des PME). Le CNC-PME optimiste M. Zaim Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNC-PME), interrogé sur le nouveau programme Meda, a déclaré qu'il faudrait d'abord attendre de voir son application sur le terrain, espérant toutefois qu'il sera beaucoup mieux que les programmes précédents. Au sujet de son contenu, M. Bensaci nous dit que nous ne sommes pas encore au fait de ce programme, et encore moins des entreprises concernées par celui-ci. Il affiche son souhait de voir les PME en difficulté bénéficier de cette mise à niveau, qui devrait être appliquée, selon lui, par filière et branche d'activité. Le président du CNC-PME n'a pas manqué de souligner que la mise à niveau d'une entreprise doit être un programme continu. A propos de la conférence nationale sur la PME, M. Bensaci indique que cet événement est très important car «il apportera des propositions réelles et concrètes sur ce qu'il faut faire pour mettre ces entreprises sur la bonne voie, à travers une mise à niveau qui touchera tous les domaines, entre autres, financier». Notre interlocuteur se dit optimiste quant aux résultats, «du moment que le gouvernement veut diversifier les sources de l'économie nationale et prendre en main la destinée des PME». Serait-ce l'approche de la fin du calvaire et du marasme des PME algériennes ? L'avenir nous le dira.