Pour le forum des chefs d'entreprise, l'Algérie a très mal négocié le volet commercial de cet accord. Dix mille petites et moyennes entreprises (PME) vont bénéficier d'un programme de mise à niveau dans les dix prochaines années. Ce programme, arrêté par le gouvernement, vise à améliorer la compétitivité de l'entreprise algérienne à quelques mois seulement de l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne, lequel accord sera soumis, pour rappel, au parlement lors de la prochaine session de printemps. Il s'agit, selon un responsable au niveau du ministère de la PME-PMI «d'un processus d'amélioration permanent qui doit introduire une démarche de progrès, d'anticipation et de remise en cause des faiblesses». Hier, une journée d'étude sur la mise en oeuvre de cet accord a été organisée au Palais de la culture à Kouba. Dans son intervention, M.El Hachemi Djaâboub, ministre de l'Industrie, a rappelé la mise en place d'une commission interministérielle pour le dialogue et la concertation avec les opérateurs chapeautée par le ministère des Affaires étrangères. Par ailleurs, selon ses propos, il sera procédé prochainement à l'installation d'une deuxième commission gouvernementale présidée par le chef du gouvernement, laquelle sera chargée d'élaborer les mécanismes d'accompagnement de la mise en oeuvre de l'accord d'association «afin de prendre les mesures nécessaires à la préservation de l'intérêt national.». Le représentant de l'Exécutif a passé en revue aussi les différents programmes engagés par les autorités à l'égard des entreprises algériennes. Citons dans la foulée la création d'un fonds de promotion de la compétitivité industrielle, le programme Meda financé par l'UE qui a permis de réaliser plus de 300 opérations de mise à niveau. Pour ce ministre, « l'accord implique plus d'avantages que d'inconvénients puisqu'il permettra d'améliorer les performances de l'économie nationale à travers la mise à niveau engagée depuis trois ans et dont les premiers résultats commencent à prendre forme et par la facilitation de l'exportation». Pour sa part, le ministre de la PME et de l'Artisanat, M.Benbada a expliqué que cet accord est adopté par 14 Etats européens, à l'exception de la Hollande; M.Benbada a affirmé que dans le cadre du plan national de mise à niveau des PME, une enveloppe annuelle de l'ordre d'un milliard de dinars sera débloquée à partir de l'année prochaine et durant six ans, pour «hisser le niveau de production de la PME au niveau mondial». Il a souligné, dans ce cadre, «que les entreprises algériennes doivent se débarrasser des complexes et des craintes qu'elles ont développés autour de cet accord». Toujours selon ses chiffres, plus de 15 000 PME ont été créées en 2004. «Nous espérons créer en moyenne 30.000 entreprises par an», précise-t-il. M.Benbada souhaiterait une meilleure implication des banques algériennes dans le financement de l'entreprise. Rappelons par là même que sa proposition de créer une banque spécialisée dans le financement de la PME a été rejetée par le ministère des Finances pour «des raisons qui lui sont propre». Actuellement la Banque du développement local (BDL) consacre 70% de son budget au financement des PME «Pour nous la BDL est la banque de la PME», affirme-t-il Cet optimisme officiel n'est pas partagé par les opérateurs économiques, à l'image du Forum des chefs d'entreprise dont le président M.Amar Ramdane estime que «l'Algérie a très mal négocié l'aspect commercial de l'accord d'association». «Je préfère ne pas revenir, aussi, dit-il, sur la non-implication des opérateurs économiques dans les négociations». Pour ce dernier, l'Algérie n'est pas prête sur tous les plans à s'engager dans ce processus qui risque de porter préjudice à l'entreprise algérienne et en général, à l'économie nationale.