Face à la recrudescence des actes de violence en milieu scolaire et leur médiatisation croissante, la Direction de l'éducation d'Oran a initié un projet de formation de “médiateurs de conflits” au profit d'un groupe d'élèves. En effet, dans un point de presse tenu ce dimanche, le directeur de l'éducation de la wilaya d'Oran, qui a choisi cette fois-ci de communiquer avec la presse, a expliqué le contenu de ce programme unique comme “une initiative totalement locale dans l'institution de l'éducation” et a livré des chiffres sur les cas de violence qui se sont produits durant le 1er semestre de l'année en cours. Ne sont concernés en fait que les paliers du moyen et du secondaire, soit en tout 62 cas signalés de violence, entre violence morale et physique, impliquant des élèves entre eux : 15 cas pour le moyen, et violence à l'encontre d'enseignants : 22 cas dans le moyen et 10 cas dans le secondaire. Ce qui est en nette recrudescence par rapport à 2007 où avaient été enregistrés pour toute l'année 72 cas de violence dont 20 à l'encontre des enseignants. Bien que ce phénomène ne soit pas propre à l'école, elle l'a subi plus qu'autre chose, la violence étant présente dans la société, la Direction de l'éducation veut promouvoir la concertation, la communication comme réponse à apporter. “Je ne suis pas partisan de la répression ou des mesures coercitives comme solution à la violence, je préfère le dialogue et l'éducation”, explique l'orateur. Dès lors, la formation, dont ont bénéficié plusieurs cadres du secteur de l'éducation dans le domaine de la gestion des conflits et médiation en milieu scolaire, dispensée par des ONG allemandes, va être mise à profit aujourd'hui à Oran. Concrètement, ce sont 26 lycéens de 1re année de l'établissement Hamou-Boutlélis qui ont été choisis pour suivre une formation de médiateurs, et ce, en concertation avec les parents impliqués dans le projet. Une opération pilote en Algérie, mais qui a déjà fait ses preuves à l'étranger. Les enseignants, qui ont un rôle actif à tenir, seront les superviseurs de ces jeunes médiateurs. Deux cadres de la Direction de l'éducation vont former les 26 jeunes à travers des ateliers interactifs, les initier à la communication, leur apprendre comment gérer un conflit, etc. Ces médiateurs auront pour tâche par la suite d'aller à la rencontre des élèves d'autres établissements et d'être ce que l'on appelle des multiplicateurs. Dans son ensemble, cette expérience nécessite aussi et surtout la participation d'autres secteurs, notamment les services de sécurité qui viendront tenir des conférences, la santé à travers des UDS, etc. Le directeur de l'éducation déplore le fait que certains partenaires n'ont pas toujours joué le jeu dans ledit projet. Il faudra attendre plusieurs mois pour mesurer l'impact de cette initiative, alors que le phénomène de la violence déborde dans l'ensemble de la société et que le mal est déjà bien profond. Djamila L.