Plus de 300 familles veulent regagner leur douar, Beni Dourgen, ou la “Chine populaire”, comme on l'appelle dans la région. Relevant de la daïra de Zemmora dont elle est distante de 10 km, Beni Dourgen est classé au rang des communes les plus pauvres de la wilaya après que ses populations rurales eurent fui leurs douars au nombre de 34 durant les années 1990 sous les menaces terroristes.Malgré la situation géographique qui lui permet de relier les deux daïras, Himadena sur la RN4 et Zemmora, cette commune n'a guère bénéficié de projets pour son développement local. En dépit des efforts et autres initiatives dont ont fait preuve les autorités locales, cette localité traîne d'énormes carences en matière d'équipements et de réalisations. Beni Dourgen compte à ce jour une population de 12 357 âmes avec une densité très élevée, comparativement aux autres petites communes de la wilaya. 90% vivaient en zone rurale, notamment dans les zones limitrophes aux massifs forestiers, à l'image des douars de Guerbassa, El-Haraoucha, El-Ghedadba, Oued El Hamoul… Selon les responsables de l'APC, le repeuplement des 34 douars exige des projets consistants et plus importants, et aussi beaucoup d'efforts afin de mettre à niveau le centre urbain. En raison de la nature montagneuse du terrain, la majorité de la population pratique le commerce, entre autres celui des matériaux de construction. Le reste de l'activité est consacré à l'agropastoral et l'artisanat familial.Le repeuplement de ces douars devrait passer, selon ce responsable, par la mise à la disposition des citoyens des infrastructures de base, comme le logement, les routes, l'eau potable, les écoles, ainsi que l'amélioration de leur niveau social. S'agissant des infrastructures de base, la commune de Beni Dourgen, mis à part son accès à la RN4 ou à la RN23 par la commune de Zemmora, souffre du manque de voies de communication car plusieurs zones de la localité restent à ce jour mal desservies. Ce qui n'aide pas à les désenclaver, ni l'opération de repeuplement, contrairement aux communes limitrophes. En matière de logement rural, le P/APC déclare que la commune a bénéficié, depuis l'année 2002 à ce jour, de 235 logements de ce type, quota qui a été réparti par priorité. Néanmoins, ajoute-t-il, il reste insuffisant. Quant aux demandes déposées au niveau des services de l'APC, elles dépassent les 1 200, ceci au moment où plus de 300 autres familles insistent sur leur prise en charge en vue de retourner sur leurs terres. Selon les responsables de l'APC, indépendamment du quota de 40 logements qui a été attribué au douar Reghaïdia pour les familles qui sont revenues, les quotas des autres douars restent insuffisants et symboliques. Cette situation n'encourage guère les citoyens désirant regagner leur lieu d'origine. Côté électrification, beaucoup de douars restent à ce jour non raccordés au réseau Sonelgaz et sont dépourvus d'électricité malgré les instructions données par le premier responsable de l'exécutif et beaucoup de logements réalisés dans le cadre de l'opération n'ont pas été raccordés au réseau suite à la facture exigée par les services de Sonelgaz et qui dépasse les 20 millions de centimes par abonné. Ajouter à cela le problème de l'alimentation en eau. Une citerne revient à 1 000 DA. À noter que la commune avec tous ses douars est alimentée à partir de trois puits et est servie qu'une fois tous les quatre jours. Selon l'APC, le retour à la sécurité a aidé beaucoup de familleS à regagner leurs douars, mais cela n'a pas été suivi par une amélioration des conditions de vie pour fixer les habitants. Nombre d'entre eux ont sollicité l'aide des autorités locales en ce qui concerne l'inscription des projets de base, tels que l'eau potable, l'électricité, les routes, le transport et, enfin, le logement, sans compter les subventions pour investir et travailler leurs terres. N. AYMEN