C'est à la salle Mohamed-Touri de Blida que le Dr Mohamed Djahid Younsi, le représentant du parti El-Islah, a entamé sa campagne électorale de la présidentielle du 9 avril prochain. Dans son intervention, le Dr Djahid Younsi a affiché son mécontentement devant l'utilisation des moyens de l'Etat par certains candidats dans cette campagne électorale où les six candidats sont censés disposer de moyens égaux. Il a également demandé à affronter le président candidat Bouteflika dans une conférence-débat qui sera diffusée en direct par la télévision. “Je le défie s'il a un programme mieux que le mien. Je lui lance un appel à une confrontation dans laquelle le peuple algérien sera le seul juge”, lance Djahid Younsi. Il ajoutera que “la dignité des Algériens ne se négociera pas avec l'effacement de la dette des agriculteurs, de l'augmentation de la bourse des étudiants ou d'organiser un grande fête en l'honneur des femmes algériennes à l'occasion du 8 Mars”.“Nous ne sommes pas venus avec un programme étranger aux Algériens. Nous sommes venus avec un programme conçu sur une base islamique”, fait savoir le docteur Younsi qui évoque la longue marginalisation des hauts cadres de l'Etat dans le développement du pays. “Des génies de la science et du savoir sont laissés pour compte, ils sont utilisés rien que pour le décor. 50 ans après l'indépendance, l'Algérie a formé des milliers de cadres qui ont la capacité de gouverner le pays”, a déclaré le candidat. Djahid Younsi évoque ensuite avec acuité les libertés individuelles en Algérie et qui, selon lui, sont bafouées totalement. L'orateur dira à ce sujet : “Il n'y aura pas de liberté si les Algériens ne choisissent pas l'homme qu'il faut. Le changement ne viendra pas avec le rêve”, souligne docteur Younsi, qui accuse le système politique d'avoir accaparé des moyens matériels et financiers pour faire pression sur les cadres de l'Etat et les opérateurs économiques. “C'est vrai qu'ils font pression sur des millions d'Algériens car tous les instruments de l'Etat sont entre leurs mains, mais, devant l'urne, l'Algérien est libre de son action et personne ne pourra lui dicter pour qui il faudra voter. Alors, de grâce, votez avec votre conscience et ne laissez personne vous imposer sa loi”, lance le Dr Younsi tout en se présentant comme une alternative. Le Dr Younsi qui a également longuement évoqué le problème du chômage des jeunes a accusé le gouvernement d'avoir échoué dans tous les programmes censés sortir la jeunesse algérienne du désespoir et la désolation. “La jeunesse algérienne n'a pas besoin de la charité, mais elle a besoin d'un travail pour vivre dignement. Par leur mauvaise politique, ils sont arrivés juste à faire orienter les jeunes du phénomène hittiste à celui de harraga”, estime le candidat d'El-Islah pour qui, selon lui, cette campagne électorale est une occasion pour dénoncer les aberrations du mauvais système politique. K. Fawzi