Les dirigeants du Chabab de Belouizdad n'ont pas pris place jeudi à la tribune officielle et ont suivi les débats de la rencontre ayant opposé leur équipe à l'ASO dans les gradins, et ce, en guise de protestation contre la position des responsables de l'APC, lesquels ne prêtent aucune attention particulière à l'équipe première de Belouizdad. Le CRB, en dépit de son prestige et de l'honorable parcours qu'il est en train de réaliser, reste le plus négligé par les pouvoirs publics et en premier lieu l'APC de Belouizdad. La saison approche de sa fin, mais le club n'a touché aucune subvention étatique, ni même ses quotas des recettes du stade depuis l'année dernière. On continue à faire la sourde d'oreille quant aux appels de détresse lancés par la direction des Rouge et Blanc. Le CRB traverse des difficultés énormes sur le plan financier, les pouvoirs publics ne semblent pas du tout concernés, si ce n'est des promesses qui n'ont jamais été tenues. Le plus navrant encore est que les autres clubs bénéficient de nombreux avantages en dehors des subventions, ce qui n'est pas valable pour le CRB qui trouve porte close depuis déjà plusieurs mois. Ne pouvant compter que sur l'apport personnel de quelques dirigeants, la situation que vit le Chabab ne prête pas à l'optimisme, alors que les coéquipiers de Bendahmane vont amorcer un virage décisif dans la course pour une place qualificative à une joute internationale la saison prochaine sans parler bien sûr du rêve de brandir le trophée de la Coupe d'Algérie. Au rythme où vont les choses, c'est tout un travail de longue haleine qui risque d'être cassé et de s'effondrer comme un château de cartes, s'il n'y a pas une prise en charge sérieuse et une réaction rapide de la part des pouvoirs publics quant aux revendications des Rouge et Blanc qui sont près de l'étouffement sur le plan financier. “Le CRB est le seul club où tout est fermé devant lui. Nous sommes l'otage de problèmes bureaucratiques et administratifs qui ne devraient pas se poser pour un club comme le nôtre. On ne vit que de promesses qui ne suffisent malheureusement à rien. Nous sommes les seuls (la direction) à nous casser la tête pour ce club et on oublie que c'est une association sportive et non pas un club privé. Il ne reste que deux mois pour la fin de la saison, et si l'on ne nous aide pas en cette période, quand est-ce qu'on va le faire ? C'est vraiment dégoûtant de voir les autres clubs chouchoutés par leur APC, alors que le CRB ne pourra même pas toucher ses droits sur les recettes du stade”, a attesté amèrement à la fin du dernier match face à l'ASO le président Kerbadj, qui songe carrément à jeter l'éponge. Le deuxième homme du Chabab Karim Chetouf est allé plus loin encore en parlant d'entraves qui visent son club. Le dirigeant belouizdadi a lancé un appel au ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, dont l'intervention est plus que nécessaire pour sauver le navire des Rouge et Blanc. “Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que le CRB est visé. C'est l'impression que nous avons en tout cas par rapport à toutes ces embûches que nous cessons de rencontrer. La direction assume pleinement ses responsabilités. Elle fait plus qu'il n'en faut pour ce club, mais on ne cesse de nous mettre les battons dans les roues. Il faut l'intervention du premier responsable du sport du pays, à savoir le ministre, pour trouver une solution définitive quant aux problèmes que nous n'arrêtons pas de rencontrer. Et nous voulons que ce club soit considéré et traité au même titre que les autres équipes. Ce serait vraiment dommage que les pouvoirs publics restent les bras croisés alors qu'un club comme le CRB traverse une situation des plus critiques”, souligne le vice-président du club, ayant ras-le-bol, à l'instar de l'ensemble des Belouizdadis, d'être les oubliés des pouvoirs publics. M. B.