Les réponses de Zerhouni aux questions des députés, un indépendant et un autre du FLN, sur l'interdiction d'une rencontre avec la société civile à Chlef, puis le retard accusé par les codes communal et de wilaya, ont été peu convaincantes. Encore une fois, le ministre d'Etat et ministre de l'Intérieur, Nourreddine Yazid Zerhouni, brille par son arrogance qui lui a valu, hier, à l'Assemblée populaire nationale, une vive contestation des députés qui ont chahuté son intervention en frappant sur leurs pupitres. Zerhouni répondait aux questions orales programmées après les débats sur le projet de texte sur les armes chimiques et nucléaires. Le moment fort de la plénière est venu lorsque Meddah Araïbi Mohamed, un député indépendant de Chlef, qui soulevait le problème de l'interdiction d'une rencontre qu'il devait organiser avec la société civile par le wali à la salle Club du Moudjahid. Le parlementaire, qui s'est interrogé sur les raisons de cette interdiction alors que l'ONM, propriétaire du locale, et les services de sécurité avaient donné l'autorisation, avait précisé que “la rencontre n'était pourtant pas susceptible de troubler, en aucune manière, l'ordre public”. Suite à la question, le ministre de l'Intérieur monte à la tribune pour répondre au parlementaire de Chlef. Il lui fait remarquer d'emblée que, “quand on expose un problème, on n'omet aucune donnée”. Il lui rappel que l'ONM ne l'a pas autorisé à organiser sa manifestation dans ses locaux et il n'avait qu'à la tenir dans sa permanence électorale. Nourreddine Yazid Zerhouni termine ainsi son intervention pour laisser M. Meddah répliquer. Celui-ci brandit alors un document qui prouve que les moudjahidine lui avaient bel et bien donné l'autorisation et que le problème est posé par le wali de Chlef. Le ministre de l'Intérieur revient alors à la charge, n'ayant aucun argument, pour dire que l'ONM a dû en fait se rétracter. Une réponse qui a provoqué l'ire des députés qui ont longuement ovationné leur collègue, mais hué le chef du département de l'Intérieur. La deuxième question qui a ébranlé aussi la sérénité de Nourreddine Yazid Zerhouni est celle posée par un élu FLN. L'interpellation du parlementaire du parti de Ali Benflis a porté sur le retard accusé par les projets de texte sur la révision du code communale et du code de wilaya. “Quand est-ce que ces projets seront-ils présentés à l'Assemblée populaire nationale ?”, a-t-il interrogé Zerhouni qui rétorque que “la révision de ces codes a été proposée à débat à la base depuis deux années”. “On a obtenu des résultats”, dira le ministre de l'Intérieur qui ajoute qu'il a exposé les projets à l'ancien Chef de gouvernement, Ali Benflis, qui, selon lui, “pour des raisons de calendrier, il ne les a pas soumis aux Conseils de gouvernement et des ministres”. Le député FLN lui répond en disant que l'“on en parle depuis 1999, mais malheureusement on est en 2003”. Avant de quitter l'Assemblée, Nourreddine Yazid Zerhouni, dont le département est en conflit avec le FLN sur la question de la validation du huitième congrès, et qui a tenu à imputer à l'ancien Chef de gouvernement le retard accusé par le projet de révision des codes communal et de wilaya, déclare : “Nous sommes prêts à les exposer.” Le ministre quitte rapidement la plénière pour laisser la place à ses collègues des Transports, de l'Habitat et des Finances pour répondre aux questions orales qui leurs sont destinées. Cependant, tout le monde attend la nouvelle interpellation du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur par les députés FLN quant à son silence sur les attaques et les agressions dont ont fait l'objet, ces dernières semaines, les locaux du parti de Ali Benflis et ses militants. Mais, cette nouvelle séance des questions orales interviendra le 30 juin prochain. S. R.