Le groupe parlementaire du parti de Ali Benflis souligne que le retard dans la présentation des projets incombe au ministre de l'Intérieur pas à l'ancien chef de gouvernement. Le groupe parlementaire du FLN n'a pas mis plus de 24 heures pour réagir aux déclarations du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Nourreddine Yazid Zerhouni, qui a imputé, avant-hier à l'Assemblée populaire nationale, le retard dans la présentation des projets de code communal et de wilaya à l'ancien Chef de gouvernement Ali Benflis. Répondant à un député du FLN, qui l'interrogeait sur le sujet, Zerhouni avait déclaré que l'ex-responsable de l'Exécutif “ne les a pas soumis au Conseil de gouvernement et au Conseil des ministres pour des raisons de calendrier”. Voilà une déclaration qui n'a pas manqué de susciter l'ire des parlementaires du parti majoritaire à l'APN. Dans un communiqué, rendu public hier, ces derniers soulignent qu'“il est toujours facile pour ce membre du gouvernement de lancer des affirmations en l'absence de ceux qui pourraient lui apporter la contradiction”. Les élus du FLN jettent, en effet, la lumière sur les vraies raisons du retard dans la présentation des projets en question. Ils affirment qu'en fait, “Monsieur le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui est en charge de la préparation des textes portant révision des codes communal et de wilaya, n'a jamais demandé l'inscription de l'examen desdits projets à l'ordre du jour du Conseil de gouvernement ou du Conseil des ministres, et ce, nonobstant le fait que les projets en question figurent au programme de l'Exécutif”. Pourrait-il apporter une quelconque preuve du refus, ou de la négligence, de l'ex-Chef de gouvernement de donner suite à ses projets en ne les inscrivant pas aux rôles des conseils ? Le groupe parlementaire du FLN, qui défie Nourreddine Yazid Zerhouni, rappelle par ailleurs, dans sa déclaration, que “la position du parti sur l'élargissement des prérogatives des élus locaux de l'APC et de l'APW a été clairement développée pendant les tournées électorales du secrétaire général et des cadres du parti et en d'autres occasions”. En revanche, ajoute la même source, “l'on ne peut que déplorer la marginalisation affichée publiquement et officiellement par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales à l'encontre des élus lors du séisme du 21 mai dernier, lorsqu'il a installé à leur place des administrateurs”. Le groupe parlementaire de la formation de Ali Benflis lance, en effet, un autre défi à Zerhouni. Il fait savoir qu'il entend “faire des propositions de lois afin de faire adopter la réforme des deux codes”. Il sera alors loisible, lit-on dans le communiqué, “à Monsieur le ministre de l'Intérieur de montrer sa disponibilité à y répondre favorablement”. “Nous l'attendons pour connaître sa conception sur la question des attributions de l'élu et s'il est, enfin, disposé à admettre et à respecter de larges et efficaces prérogatives pour les représentants du peuple”, déclarent encore les parlementaires du FLN qui mettent Nourreddine Yazid Zerhouni devant le fait accompli. Et c'est ainsi que le parti de Ali Benflis compte répondre à toutes les actions qui visent à discréditer la direction nationale issue de son huitième congrès. La réunion du conseil national de coordination s'inscrit aussi dans cette optique. Cette rencontre, qui se déroulera aujourd'hui, sous la présidence du secrétaire général du parti, Ali Benflis, qui a eu à recevoir, hier, dans son bureau, l'ambassadrice des Etats-Unis d'Amérique en Algérie, Mme Janet Sanderson, qui termine sa mission dans notre pays, sera une occasion d'évaluer toutes les activités du parti, et sa riposte aux attaques qui ont ciblé ses locaux et ses militants ces dernières semaines. Tous les ministres du FLN, exceptés ceux qui ont proclamé leur opposition aux résultats du huitième congrès, prendront part à cette importante réunion qui, selon le porte-parole du parti, Abdeslam Medjahed, connaîtra un vrai débat, d'abord sur la tenue du congrès extraordinaire sur la prochaine élection présidentielle, puis sur l'éventuel retrait des ministres du gouvernement si les pressions continuent sur le FLN. S. R.