Il répond aux initiales B. M., chômeur de son état. Il maîtrise l'arabe académique. Lui, c'est le principal agresseur qui a longtemps sévi sur l'échangeur de Zéralda donnant sur l'axe routier de la nouvelle ville de Sidi Abdellah et la paisible localité de Mahelma, à l'ouest d'Alger. Vigilant dans tous ses déplacements, manipulateur, rusé, mais surtout intelligent, cet agresseur jouit de toutes ses capacités pour mener une vie sociale des plus normales. Pourtant, il s'adonne aux pratiques de gangstérisme digne de véritables voyous sur la voie routière et s'attaque à l'aide d'une décharge électrique à tout citoyen vulnérable qui osait s'arrêter sur cet échangeur, devenu par la force des choses un coupe-gorge. Mais, le 17 mars dernier, une de ses proies a déposé plainte et décrit son profil aux gendarmes de Zéralda. Originaire de cette partie côtière de la capitale, multirécidiviste, B. M. a “sillonné” toutes les prisons d'Algérie, comme Aflou, Berrouaghia, Laghouat, El-Harrach et Serkadji. Il a fait ses premiers pas dans les centres pénitentiaires du pays à l'âge de 15 ans ! Mais, un mois seulement après sa sortie de geôle, B. M. récidivera encore en s'attaquant à un automobiliste qui a eu le malheur de tomber en panne sur cet échangeur. Le gangster maîtrisera son sujet avec une forte décharge électrique avant de le délester de son téléphone portable et de 25 000 DA. Sur cet échangeur, à défaut d'un citoyen qui marque volontairement une halte, B. M. usait de ses techniques pour faire barrage à ses victimes. Après lui avoir tendu une embuscade, les gendarmes réussirent à mettre la main sur cet individu. En attendant que d'autres victimes se manifestent, l'agresseur est placé sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Chéraga. Mais ce n'est pas fini ! D'autres agresseurs sévissent encore à Sidi Menif et usent des mêmes pratiques. Cette fois-ci, c'est une jeune femme qui a eu également le malheur d'avoir un véhicule qui chauffe. L'automobiliste qui venait de Tipasa pour se rendre à Alger s'arrête, panne oblige, et ouvre le capot de sa Peugeot 106. Elle eut à peine le temps de constater l'anomalie qu'elle fût attaquée par une bande de malfaiteurs munie d'armes blanches. La victime sera immédiatement délestée de ses papiers d'identité, des papiers du véhicule, de l'or qu'elle portait, de deux téléphones potables et d'une somme d'argent de 32 000 DA. Le 20 mars dernier, la victime dépose plainte à la brigade de gendarmerie de Sidi Menif et décrit le profil de ses agresseurs. Le portrait-robot établi, les deux agresseurs seront vite identifiés, il s'agit de B. B. (24 ans) et de M. H. (22 ans), tous deux originaires de Zéralda. Les investigations menées par les gendarmes aboutiront à leur arrestation, le 23 mars, soit quatre jours après les faits. Ils seront placés sous mandat de dépôt par le tribunal de Chéraga. La même brigade de gendarmerie traitera, deux jours plus tard, une autre affaire liée également aux agressions. Cette fois sur les lieux de plaisance et de détente contre les couples et les familles. Selon l'adjoint au chef de compagnie de la Gendarmerie nationale de Zéralda, le lieutenant Abderrahmane Triki, quatre agresseurs, sans antécédents juridiques, se sont attaqués, le 24 mars dernier, à un couple qui se trouvait à bord d'une Peugeot 206. Usant d'une bombe lacrymogène, les malfaiteurs agressent violemment le couple avant de le délester de ses téléphones portables, de ses objets personnels et de son argent. La plainte reçue, les gendarmes se rendent sur les lieux de l'agression et ratissent les alentours. RAS. Mais, un travail de renseignement se faisait en parallèle par des gendarmes aguerris dans les enquêtes judiciaires. En fuite, et au moment où ils partageaient les biens volés, les gangsters seront surpris par les gendarmes. Trois d'entre eux prennent la fuite et le principal agresseur, le “cerveau du gang”, O. H., 19 ans, sera arrêté sur-le-champ. Et c'est d'ailleurs lui qui balancera ses acolytes, toujours en fuite, et qui convaincra son bras droit (identifié par les gendarmes) de rendre les objets volés. Présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Chéraga, O. H. a été placé sous les verrous. Du coup, ce sont trois affaires liées aux agressions sur les lieux publics qui ont été élucidées par la gendarmerie de Zéralda. FARID BELGACEM