Toute chose a une fin. Et c'est la Belgique qui a eu le dernier mot, jeudi passé, à la salle Cosmos (Oref), en présentant deux films. Merci (un court métrage de la réalisatrice Christine Rabette, 2002), c'est l'histoire d'un personnage drôle, se trouvant dans une grande ville, une ville de nos jours, c'est-à-dire bruyante, polluée, entourée de hauts buildings. En prenant le tram, son imaginaire s'ouvre et devient créatif. Durant 8 minutes — durée du film —, il “réinvente, à sa façon, le transport en commun”. Une manière comme une autre de s'évader d'un quotidien devenu trop stressant et surtout pesant ! Ça rend heureux, de Joachim Lafosse, 2006, est le titre de la seconde œuvre (un long métrage) de cette dernière journée du film francophone. “Fabrizio, cinéaste sans emploi, est assailli par les déboires : menacé de radiation par le chômage, égaré dans son couple, confronté à l'échec commercial de son premier film… Avec l'énergie du désespoir, il décide de tourner un nouveau film, inspiré de son quotidien et de l'expérience de ses proches. Autour de l'enthousiasme de Fabrizio naît une solidarité créatrice.” Tel est le résumé de ce long métrage à travers lequel le réalisateur montre d'une manière amusante, mais qui reste réfléchie, qu'on peut faire un film intéressant avec rien… Energique et enthousiaste, Ça rend heureux donne l'impression qu'il a été tourné “à vif” comme une sorte de documentaire, montrant la mise en abyme d'un réalisateur. Il reste dans son genre touchant, mettant en exergue les valeurs humaines, telles que la solidarité et la confiance. C'est aussi un regard sur la cohabitation entre Flamands et Wallons, du moment que dans le film, les dialogues sont en français et en néerlandais. D'ailleurs, Fabrizio, le personnage principal, en prend dans le film juste pour pouvoir présenter des excuses ! Une sorte de reconnaissance envers ceux qui l'ont aidé et qui parlent cette langue… Par ailleurs, cette édition des journées du film francophone 2009 a enregistré une affluence massive du public, surtout aux projections de 20h. De plus, malgré les origines différentes, les films présentés avaient un lien : tous tournent autour de la thématique de l'homme et son univers ; l'homme et tout ce qui gravite autour de lui, avec le bien et le mal. Certes, certains des films sont assez “vieux”, mais ils n'en demeurent pas moins d'actualité, à l'image de Le Destin de Youssef Chahine. Sorti en 1997, soulevant un tollé de contestation, il reste d'actualité, reflétant une société arabe mal dans sa peau. De même que Wesh, Wesh de Rabah et Ameur Zaïmache, qui ressemble plus à un documentaire dans la manière de filmer, et qui, malgré une certaine lourdeur dans l'action, aborde l'épineux problème de l'intégration des émigrés dans la société française. À noter l'efficacité et le professionnalisme du personnel de la salle Cosmos durant ces journées cinématographiques organisées par l'ambassade du Canada à Alger, en collaboration avec les ambassades de France, de Suisse, du Burkina Faso, de l'Egypte, du Maroc, de la Roumanie, de la Tunisie et la délégation de Wallonie-Bruxelles. Amine IDJER