Merci !, court-métrage de Christine Rabette donne à voir « une promenade en tram placée sous le signe du fou rire contagieux ». L'autre film de la soirée, ça rend heureux de Joachim Lafosse (Belgique) met en scène la difficulté rencontrée par un cinéaste contraint au chômage et qui monte son projet avec l'aide de personnes tout autant fragilisées que lui. Mais à court d'idées, il « se donne en spectacle » dans le scénario. La salle Cosmos a, durant une semaine, vu la projection de films de bonne facture et d'autres de moindre qualité. Du bon et du moins bon, pour une production foisonnante dont le point commun n'est pas seulement la langue, mais aussi cette envie de « partager » des vies et des situations chaotiques de pays qui s'intègrent dans cet « espace » francophone aux contours souvent fluctuants. Il n'est guère possible de réunir sous le même vocable des réalités réfractaires la plupart du temps. Des films présentés ont pour certains fait débat, comme ceux du réalisateur francophile Youssef Chahine. Et d'autres moins, puisque souvent réalisés par des cinéastes plutôt discrets. Du cinéma qui met en avant des réalités difficiles dans les pays d'accueil des personnes venues des anciens pays colonisés où l'influence du français est réputée importante, en dépit des politiques successives menées par les gouvernements nationaux. Le plus grand mérite de l'ambassade du Canada est d'avoir réussi à réunir ces productions diverses, au grand plaisir des cinéphiles algériens qui se trouvent à la périphérie d'une culture à laquelle ils contribuent. Les beurs de la deuxième, mais surtout de la troisième génération, ont produit des films qui ne laissent guère indifférent. Ils sortent des limites des banlieues et des quartiers de la périphérie des villes françaises. Salim Aggar, chargé des relations publiques à l'ambassade du Canada, s'est fait fort de faire connaître cet aspect. Le Canada, qui préside actuellement aux destinées de l'organisation du sommet de la francophonie, a lancé ces journées à la salle Cosmos de l'Oref. Les ambassades de France, de Suisse, du Burkina Faso, d'Egypte, du Maroc, de la Roumanie, de la Tunisie et de la délégation Wallonie-Bruxelles ont été mises à contribution. L'entrée était gratuite pour des films dont la sortie date de quelques années déjà. La salle Cosmos, à Riadh El Feth (Alger), a abrité des projections de films dont l'éventail est important, du long au court métrage en passant par les documentaires ou encore des films pour enfants. Dix-sept œuvres cinématographiques furent ainsi au programme. Bonne nouvelle pour les cinéphiles, les films seront présentés à Oran à compter du 29 mars et à Constantine le 25 avril.