Pour sa première sortie dans les éliminatoires jumelées de la CAN et du Mondial-2010, l'équipe nationale s'est contentée du match nul face à son adversaire rwandais. Un résultat plus insuffisant que satisfaisant pour des Verts dans la perspective de décrocher l'unique place qualificative au Mondial sud-africain. Et pourtant, tout était réuni pour que notre groupe national puisse rentrer au pays avec un succès et trois points plutôt qu'un. À commencer par le climat favorable, la pression qui n'y était pas, le bon arbitrage du très expérimenté Coffi Codjia et une pelouse en bon état, meilleur que celle du stade Tchaker de Blida où les Verts vont recevoir les Pharaons le 7 juin prochain. Ajouter à cela, et c'est le plus important, un adversaire d'un niveau moyen, loin d'être un foudre de guerre, de surcroît largement à la portée des Ghezal et consorts. Le onze national n'a fait qu'une seul mi-temps dans ce premier match, où il pouvait à maintes reprises faire la différence et marquer au moins une fois, n'était-ce le manque de réalisme des Ghilas, Ghezal et Saïfi qui étaient incapables de prendre à défaut une défense très prenable. En seconde période, les Algériens n'étaient même pas en mesure de produire le même volume du jeu. Outre ces imperfections, le groupe de Saâdane a laissé apparaître un déficit inquiétant sur le plan physique, d'autant plus que notre équipe nationale devra effectuer deux périlleuses sorties pour la Zambie et l'Egypte où les conditions seront, sans nul doute, plus difficile encore. “Les joueurs n'ont pas su gérer leurs efforts. Ils se sont trop dépensés en première mi-temps. La fatigue a eu raison de l'équipe en deuxième période. Nous avons insisté à ce qu'on pose le ballon et éviter les longues balles, mais vous savez bien que lorsqu'un joueur se fatigue trop sur le terrain, il peut faire n'importe quoi aussi. C'est, d'ailleurs, pour cela que j'avais l'intention d'incorporer Hadj Aïssa un peu plus tôt, pour essayer de stabiliser le jeu, mais la blessure de Gaouaoui m'a obligé de temporiser jusqu'aux dernières minutes de la partie”, a commenté Rabah Saâdane. Le piètre jeu développé par son équipe en seconde période qui manquait terriblement de rythme. Et si l'absence en milieu de terrain du maître à jouer Ziani en raison de la suspension en est bien évidemment pour beaucoup, il faut dire aussi que le coach national avait d'autres cartes qu'il n'a pas jugées utile d'utiliser. Djediat et Hadj Aïssa auraient pu donner cette créativité dans l'entre-jeu qui a fait défaut aux Algériens pendant les 90 minutes. La prestation du dernier cité en fin de match en est, en effet, la preuve. La mise à l'écart inexplicable, aussi, de Yacine Bezzaz, le joueur le plus en forme des Verts lors des derniers rendez-vous, a privé l'EN d'une certaine vélocité en attaque qui aurait pu faire la différence. Ce que Ghilas n'a, en tout cas, pas pu apporter pendant les 70 minutes jouées où il était même transparent. “Il ne faut pas oublier que Bezzaz revient d'une blessure et on ne voulait pas prendre le risque”, a expliqué le coach national sa décision de laisser le joueur strasbourgeois dans les tribunes. Mais même s'il revient d'une blessure, Bezzaz avait fourni un match plein lundi dernier avec son équipe française. L'EN est certes, revenue de ce premier déplacement à Kigali avec un point important pour la qualification pour le tournoi continental, mais il n'en demeure pas moins qu'il s'agit aussi de deux points perdus qui auront leur pesant d'or dans la perspective d'un passage pour le Mondial. “Débuter ce tournoi avec un point en déplacement n'est pas mauvais. Il faut être réaliste, pour espérer aller au Mondial, l'idéal aurait été de gagner ici à Kigali. Nous sommes, d'ailleurs, venus pour les trois points. Toutefois, il reste cinq matchs, c'est-à-dire 15 points en jeu. Tout est encore jouable”, dira Saâdane.