L'hôtel Mercure d'Alger a abrité hier un séminaire de formation sur l'intelligence économique, veille et management. Animée par Faouzi Bensebaâ, professeur en sciences de gestion à l'université de Reims, consultant en entreprises et organisé par la société ARC Exposition, le séminaire qui a rassemblée des chefs d'entreprise algériens a été une opportunité pour décortiquer le concept d'intelligence économique. De quoi s'agit-il ? “L'intelligence économique est l'ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement, de distribution et de protection de l'information obtenue légalement, utile aux acteurs économiques, en vue de la mise en œuvre de la stratégie individuelle et collective”, expliquera le conférencier. Mais dans quel but ? “L'intelligence économique a pour but principal de recueillir, d'analyser, puis de diffuser, au bon moment, aux décideurs d'une entreprise ou d'une collectivité de l'information qui va les aider à prendre une décision stratégique ou opérationnelle”, dira encore Bensebaâ. Plus simplement, l'intelligence économique est, pour l'entreprise, la connaissance de son environnement à travers des outils qui lui permettent l'analyse, ainsi que les anticipations sur les évolutions et les mutations de demain. Interrogé sur la pertinence de l'intelligence économique pour les entreprises algériennes, le séminariste notera que “les entreprises algériennes ont besoin de l'intelligence économique au même titre que les pays développés”. Plus précis, il expliquera qu'en Algérie, il est utile de travailler sur deux axes : au niveau institutionnel, d'une part, c'est-à-dire que les ministères et les institutions doivent mettre en place un cadre de veille stratégique et d'intelligence économique et, d'autre part, au niveau des entreprises. Ces dernières doivent intégrer l'intelligence économique qui permet de détecter de nouvelles opportunités grâce à plusieurs types d'actions (veille commerciale et veille concurrentielle, benchmarking, veille technologique et lobbying dans les instances de normalisation, maîtrise de sa communication). “Les Algériens ont tendance à pleurer en disant on n'a pas de technologie, on n'a pas ceci, on n'a pas cela, mais il est impératif de se remettre en cause”, note-t-il pour illustrer le manque de visibilité et d'anticipation sur les choses qui est le propre de l'intelligence économique. Justement, en parlant d'anticipation, le conférencier dira qu'il est utile de s'interroger sur “ce que sera le métier des gens quand il n'y aura plus de pétrole, comment demain fera-t-on la distribution ? Est-ce que ce sera toujours via les hypermarchés ? Qui remportera la bataille de l'eau ? Et qui sera l'acteur majeur dans cette bataille ?”. Et de noter dans le même temps : “Le monde bouge, que vous soyez Sonatrach ou Nedjma, non seulement vous devez faire face à l'environnement aujourd'hui, mais vous devez également vous dire qu'est-ce que je serai demain ?” Interrogé à ce sujet sur les faiblesses au sein des entreprises algériennes, le conférencier dira qu'“il y a principalement un problème managérial”. “Il faut mettre le paquet sur le développement humain, il s'agit du capital le plus important, et le capital humain ce n'est pas seulement le diplôme, mais c'est d'être en perpétuelle remise en cause de soi.” Questionné sur les critiques du modèle capitaliste et sa remise en cause suite à la crise financière mondiale, Bensebaâ expliquera que “c'est de la foutaise que de dire que le modèle capitaliste est remis en cause, seulement l'Etat est plus présent par la règlementation et de régulation”.