Les entreprises algériennes, publiques et privées, doivent suivre les mutations mondiales et chercher de nouvelles stratégies pour se développer. Pour cela, il y a un moyen sûr : la maîtrise de l'intelligence économique. C'est ce qu'ont expliqué les spécialistes et les experts, algériens et étrangers, ayant assisté aux 2es Assises de l'intelligence économique et de la veille stratégique organisées, hier à Alger, par le groupe Visuel image promotion (VIP). L'intelligence économique qui vise, selon les intervenants, la recherche de l'information, dans le but de l'exploiter et d'en faire un outil de décision, n'est pas du tout vulgarisée en Algérie. Rares sont les entreprises qui la maîtrisent. Hormis les grandes entreprises publiques telles que Sonatrach, Sonelgaz et Saidal, les autres ont tendance à négliger l'intelligence économique. Pourquoi ? Les experts donnent différentes explications. Il y a le problème d'accès à l'information, dû en particulier au manque d'informatisation des données. « Il y a un retard énorme dans ce domaine », estime Ghalamallah Ilhème, doctorante (université PS de Toulouse). Pour elle, l'intelligence économique qui « repose sur la recherche de la bonne information pour la donner à la bonne personne et au bon moment pour prendre la bonne décision » se heurte en Algérie à l'instabilité du marché et au problème de la centralisation de l'information. « L'entreprise doit analyser son marché et son environnement pour ne pas être dépassée par les événements. Sinon, elle va couler », explique-t-elle. L'entreprise, enchaîne Faouzi Bensebaa, professeur des sciences de gestion à l'université de Reims (France), doit acquérir une culture qui lui permettra de comprendre les mutations qui se dessinent dans son environnement. « Il ne faut pas avoir peur », insiste-t-il. L'entreprise, ajoute pour sa part David Autissier, maître de conférences à l'IAE Université (Paris 12), doit pouvoir détecter dans son environnement proche et lointain toute transformation porteuse de sens : « Celle qui va modifier fortement et durablement les rapports de force entre elle et ses concurrents. » Le message semble compris par les pouvoirs publics. Selon Abed Djamel, directeur de division de l'intelligence économique au niveau du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, des rencontres de formation sur l'intelligence économique seront organisées dans les prochains mois en Algérie. Un premier séminaire sur le sujet sera organisé en 2009. « Nous avons également des contacts avec certaines universités pour intégrer l'intelligence économique dans leurs programmes de formation et répondre aux besoins de l'économie nationale », indique-t-il. Il est à noter que le projet de la création de la première école d'intelligence économique en Algérie, datant de septembre 2007, n'a pas été concrétisé. « Nous n'avons pas trouvé de clients », précise Zebar Omar, responsable de VIP.