Le monde de demain nous réserve pleins d'aléas inattendus, de crises financières, de conflits alimentaires, la crise de l'eau, etc. D'ailleurs, la crise économique mondiale qui affecte actuellement plusieurs nations est un exemple illustratif. Survivre dans un monde complexe, en pleine mutation et prévenir les risques futurs, contrôler et comprendre l'environnement dans lequel nous évoluons, n'est pas évident. C'est là que réside le défi de toutes les nations. Les organisations, qu'elles soient publiques ou privées, ainsi que les Etats, devaient utiliser les outils et méthodes de l'intelligence économique pour anticiper l'évolution du monde, se protéger, identifier l'émergence des nouveaux business models, comprendre les forces à l'œuvre dans leurs secteurs et saisir les opportunités qui surviennent. Telles étaient, en effet, les différentes questions traitées, hier, par M. Faouzi Bensebaâ, professeur des universités de Paris XXI et de Reims et intervenant en entreprises (France, Maroc, Algérie), au cours d'un séminaire ayant pour thème "l'intelligence économique, veille et management" organisé à l'hôtel Mercure à Alger. S'adressant notamment aux dirigeants d'entreprises et aux managers, le professeur Bensebaâ a, lors de son intervention, mis en exergue les différents outils et concepts clés de l'intelligence économique et les techniques de veille stratégique afin d'anticiper les situations les plus dangereuses et se prémunir contre les menaces de l'environnement. Selon lui " l'intelligence économique est une thématique très complexe , c'est un véritable enjeux, tant pour l'Etat que pour les entreprises, et la bataille économique est au niveau du mangement" a-t-il précisé. Pourquoi mener une bataille d'intelligence ? Il appartient à tout acteur économique de comprendre et d'anticiper les mutations et le développement qui affectent un marché mondial, notamment la concurrence. L'intelligence économique est un ensemble d'actions coordonnées de recherche, de traitement, de distribution et de protection de l'information obtenue légalement. Il dira, dans ce contexte, que les principaux axes de l'intelligence économique sont la veille, l'offensive , la sécurité et la confidentialité de l'information, la dimension stratégique, le lobbying. Les Etats qui manquent de produits de première nécessités, et qui, par exemple, importent le blé ou un autre produit commencent à penser à l'avenir, soit comment prévenir les risques de demain, par l'achat de terres dans d'autres pays, à l'image de la Chine. L'intervenant suggère, toutefois, à l'entreprise de rester en veille, soit collecter de nouvelles informations, élever le niveau d'intelligence de sa ressource humaine, chercher à s'améliorer, à innover ,créer de nouveaux produits, s'imposer dans un marché, et surtout élaborer des plans de stratégie à long terme visant l'anticipation des mutations, et affronter la concurrence. "Je n'élimine pas le concurrent mais le marché du concurrent" a-t-il dit. Le professeur cite l'exemple de l'Oréal, le groupe international de cosmétiques, soins des cheveux, maquillage et parfums, qui a par exemple, envisagé de racheter Body shop, entreprise de produits naturels de soins et ce, anticipant les mutations du futur, sachant que les gens ont de plus en plus tendance à rompre avec les produits chimiques et préfèrent par contre le naturel. Danone, par exemple, qui a une entreprise de biscuiterie, a racheté une entreprise de produits bio, anticipant les risques de demain, qui répondent à un environnement futur ; les gens sont de plus en plus obèses, cela dit, les produit bio sont une solution. Le professeur illustre plusieurs cas de pays qui actuellement essayent de maîtriser les méthodes de l'intelligence économique. L'Algérie, quant à elle, doit penser à l'après-pétrole ; si elle veut fabriquer un véhicule par exemple il faut penser à la rentabilité, et s'imposer. "L'Etat nation doit développer un génie alimentaire, médical, culturel, tels les Etats-Unis qui ont développé le cinéma Hollywoodien, ou encore la France qui à pu exporter son musé Le Louvre à Dubaï, etc. Il doit aussi développer les nouveaux axes de l'intelligence économique (comptable et financière, sociale, culturelle, juridique, humaine, sportive)" a-t-il préconisé. Samira Hamadi