Soulagé d'un énorme poids, mais surtout fier d'un tel dénouement heureux qui, dit-il, “me permet de garder une crédibilité auprès du peuple algérien vu que j'ai toujours clamé mon innocence finalement reconnue”, Lakhdar Belloumi confie sa joie aux lecteurs de Liberté, quelques heures seulement après l'annonce de la “bonne nouvelle”. Séquence “émotions”. Liberté : L'on ne peut, pour commencer, que vous féliciter d'avoir enfin été innocenté et soulagé de ce fameux mandat d'arrêt international… Lakhdar Belloumi : Dieu merci, cette affaire a fini par connaître un heureux épilogue. Depuis le temps que je l'attends, cette bonne nouvelle m'a forcément fait plaisir. Je me sens, de nouveau libre et croyez-moi, c'est une sensation extraordinaire, surtout après tous les moments difficiles que j'ai vécus. Du pur bonheur, en quelque sorte. Soulagé, donc ? Oh que oui ! Très soulagé, mais surtout heureux et fier en même temps. Heureux d'avoir terminé avec cette histoire et ces accusations gratuites qui me collaient à la peau et me pourrissaient la vie. Fier, parce que ce verdict m'innocente une fois pour toutes. Voilà vingt ans que je clame sans cesse mon innocence. Voilà vingt ans que j'essaye, à chaque discussion, dans chaque interview à ce sujet, à chaque intervention publique à ce propos, de convaincre les gens de mon innocence. Je ne peux, donc, qu'être fier dans la mesure où le peuple algérien, en particulier tous ceux qui m'ont soutenu et épaulé dans cette douloureuse affaire, a pu confirmer au moins une chose : Belloumi n'a jamais menti aux Algériens. Ma crédibilité n'a pas été altérée, en dépit de toutes les rumeurs et tous les racontars que certains ont tentés de colporter et d'imposer à l'imaginaire collectif algérien. L'information a été officialisée aujourd'hui (entretien réalisé hier en début d'après-midi, ndlr). Mais l'on présume que vous, vous deviez le savoir bien avant, non ? ll En fait, je le sais depuis hier lundi. Je profite, d'ailleurs, de l'occasion pour adresser mes plus vifs remerciements qui témoignent d'une grande gratitude au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Pourquoi spécialement le président Bouteflika ? Parce que, tout simplement, il a tout fait pour m'aider dans cette affaire. Je lui dois énormément. Lors de notre dernière entrevue, à Oran, en marge de sa visite, M. Bouteflika m'a assuré que dans la semaine qui allait suivre, il y aura du nouveau dans mon affaire, et dans le bon sens, qui plus est. J'étais, donc, presque préparé à recevoir cette bonne nouvelle. Mais lundi après-midi, lorsqu'on m'a appelé de Doha (Qatar), j'ai été officiellement destinataire de cette heureuse information. Qui était au bout du fil ? L'envoyé spécial de M. Abdelaziz Bouteflika au Sommet des pays arabes de Doha. C'est lui qui m'a téléphoné pour me dire : “Lakhdar mabrouk âlik, le mandat d'arrêt international ne sera plus désormais qu'un lointain et mauvais souvenir.” À ce moment précis, j'ai poussé un grand ouf de soulagement et j'ai remercié Dieu. C'était comme si je revivais de nouveau. Ce serait, également, faire offense au président du Comité olympique algérien, M. Mustapha Berraf, que de ne pas mettre en exergue le grand rôle qu'il a pareillement joué dans le dénouement final de cette affaire. Sans oublier, bien entendu, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua ainsi que tous ceux et toutes celles qui m'ont témoigné leur sympathie, et qui ont contribué, de près ou de loin, au règlement de cet épineux dossier. L'on sait qu'il vous tient à cœur que votre premier voyage à l'étranger vous conduise à La Mecque. Ce sera pour quand, plus précisément ? Sincèrement, je ne le sais pas encore. Comme vous venez de le mentionner, j'ai hâte de pouvoir effectuer une visite à La Mecque. Lorsque le président Bouteflika m'avait offert un pèlerinage, il y a de cela environ deux années, le mandat d'arrêt international m'en avait privé. J'en étais malade. Maintenant que je suis de nouveau libre, après trois longues et pénibles années de quasi-détention, bien que je ne manque de rien dans mon pays, je peux maintenant envisager de visiter les Lieux saints. Dorénavant, je peux même étudier les propositions qui m'ont été faites par quelques chaînes satellitaires arabes qui m'avaient, à maintes fois, proposé d'être leur consultant et analyste. De même que je pourrais également répondre favorablement aux invitations pour des séminaires, stages et autres journées d'étude internationales sur le football. Entretien réalisé par : a. karim