Rappelant que la Cour internationale de justice avait déjà expressément reconnu en 1975 le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, quatre membres du Sénat américain, dont Edward M. Kennedy, ont appelé le président des Etats-Unis à soutenir le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui “à travers un référendum libre, juste et transparent”. “Alors que vous entamez votre mandat, nous vous demandons instamment, ainsi qu'à votre Administration d'agir pour soutenir le peuple du Sahara occidental dans son droit à l'autodétermination à travers l'organisation d'un référendum libre, juste et transparent”, ont écrit les sénateurs Russel D. Feingold, James M. Inhofe, Edward M. Kennedy et Patrick J. Leahy dans une lettre adressée au président Obama, ainsi qu'à Mme Hillary Clinton, secrétaire d'Etat, et à Mme Susan Rice, représentante américaine permanente auprès des Nations unies. Les signataires du document estiment que “c'est dans l'intérêt de notre pays de s'assurer que cette question soit traitée avec équité, conformément aux principes internationalement reconnus et de manière à permettre au peuple sahraoui de choisir démocratiquement son avenir politique et économique”. Les quatre sénateurs ont pris le soin de rappeler à Barack Obama que la Cour internationale de justice avait déjà expressément reconnu en 1975 le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, ajoutant que la Charte des Nations unies consacre le droit à l'autodétermination, droit affirmé sans équivoque par l'Assemblée générale de cette même organisation. Par ailleurs, ils n'ont pas manqué également de souligner que l'Organisation des Nations unies a adopté des douzaines de résolutions stipulant le droit des Sahraouis à l'autodétermination et déployé la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) en vue de permettre au peuple sahraoui de choisir entre l'indépendance ou l'intégration au Maroc. “Malheureusement, le Maroc a bloqué ce référendum et proposé, en lieu et place, un plan d'autonomie qui dénierait au peuple sahraoui son droit au processus d'autodétermination incluant l'option de l'indépendance”, ont déploré dans leur écrit Russel D. Feingold, James M. Inhofe, Edward M. Kennedy et Patrick J. Leahy. Ces derniers feront le triste constat que “le peuple sahraoui souffre depuis que les forces militaires marocaines ont pris le contrôle de la majorité de ce territoire”, sans oublier que “nombreux sont les Sahraouis qui vivent dans des camps de réfugiés et dépendent des aides humanitaires depuis le milieu des années 1970”. Partant de là, ils feront remarquer au patron de la Maison-Blanche que “sous votre présidence, les Etats-Unis ont une nouvelle opportunité d'aider à sortir de l'impasse dans laquelle se trouve ce conflit qui n'a que trop duré”. Il y a lieu de signaler que les sénateurs ont relevé que la nomination récente de Christopher Ross comme envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental “renforce cette opportunité pour aboutir à une solution juste et durable” au conflit. Pour clore leur correspondance, ils indiqueront qu'à “cette fin, nous vous exhortons respectueusement de soutenir le droit du peuple sahraoui à décider de son avenir à travers un vote démocratique qui inclut les options d'intégration, d'autonomie et d'indépendance”. Merzak Tigrine