Résumé : Houria me demande d'aider son mari. J'avais déjà pris les devants dans ce sens. Mais avant tout, je voulais savoir à qui j'avais à faire. Il se présente donc à mon cabinet en compagnie de sa femme. 22eme partie Je le dévisageais un moment avant de lancer : - Ecoute Saïd. Je veux bien t'aider à sortir de ta misère, mais à une seule condition. - Tout ce que vous demanderez docteur est d'avance accepté. J'ai vu ce que vous avez fait pour Houria et les enfants, et je ne l'oublierais jamais. Je ne suis pas aussi ingrat que certains le pensent. - C'est ce que nous verrons Said. Voilà ce que je te propose : - Tu vas tout de suite arrêter la boisson, et toutes ces drogues douces que tu ingurgites à tout bout de champs au détriments de ta santé. L'homme baisse la tête et me répond d'une voix nouée par l'émotion : - C'est la misère et la mal vie qui nous poussent vers ces calamités docteur. - Fini tout çà. Tu auras un travail et un toit. Ta famille sera à jamais à l'abri du froid et du besoin. - Alors docteur. Je fais la promesse devant Dieu, le tout puissant, de ne plus jamais toucher, ni à l'alcool, ni à la drogue. - Bien, puisque j'ai ta promesse, je ne vais plus douter de ta parole d'homme. Je pris la décision d'envoyer dès le lendemain, tout ce beau mode à la campagne. Mes oncles octroyèrent un travail de conducteur d'engin à Saïd, et ma grand-mère Zahra, fut très heureuse d'avoir une femme à son service à elle seule dans cette grande maison qui grouillait de monde à longueur de journée. Les enfants furent scolarisés et s'habituèrent bien vite aux lieux. J'avais réussi le pari de sauver une famille. L'image de mon grand-père s'afficha devant mes yeux « Faites du bien autour de vous…. Dieu saura vous récompenser… » Des paroles qui ne m'ont jamais quitté, et qui me rappelaient à chaque fois que tant que je pouvais faire quelque chose, je ne devrais jamais reculer. Hacène aussi était heureux pour cette famille qui en fin de compte a pu trouver son salut. Il me félicita pour ma ténacité mais me sermonna pour mon imprudence. - Et si jamais cet homme se remet à se droguer, et cette femme à se prostituer…Qui va s'occuper de leurs gosses.. ? Ta grand-mère Zahra.. ? -Non Hacène… Ne doute plus de la bonne volonté de ces pauvres gens. La misère peut engendrer tous les fléaux. Ces gens n'en sont que des victimes, il faut les aider à retrouver le droit chemin, tu verras, dans quelques jours, nous aurons de leurs nouvelles. Ma grand-mère Zahra vint nous rendre visite un mois plus tard. Impatiente, je la questionnais sur Houria et Saïd . - Mon Dieu, s'écrie t-elle, que vais-je faire pour te remercier d'avoir mis cette bonne femme à ma disposition. C'est une véritable perle de foyer, et elle est d'une honnêteté incroyable. Jamais elle n'ose toucher à quelque chose sans me le demander. Son mari de son côté ,s'avère quelqu'un de très sérieux. Il est le premier levé et le dernier couché. Tes cousins ne cessent de faire ses éloges. J'étais soulagée une fois pour toute. Connaissant ma grand-mère, je pouvais me fier à ses dires, elle qui a toujours su juger les gens à leur juste valeur. Aux vacances de printemps, je me rendis à la ferme pour juger par moi-même de la véracité des dires de mes cousins et de mes oncles. - Ces derniers me présentèrent un Saïd complètement métamorphosé, qui a ma vue devint rouge comme une tomate : - Alors Saïd… ? Comment vas-tu.. ? Le travail te plait-il…. ? Il avait les larmes aux yeux en me répondant : - Oh madame, que Dieu vous protège et vous donne le bonheur que vous méritez. Le mien est déjà fait. Mes enfants mangent à leur faim, et sont scolarisés, et ma femme a oublié ses rancunes envers moi. Grâce a vous, nous formons de nouveau une famille heureuse. Le travail dans vos terres est un vrai régal. J'ai toujours rêvé de travailler en plein air et en totale liberté. Je rencontrais une Houria épanouie et gracieuse à souhait. Elle vint m'embrasser, et me remercier à son tour. Je lui remets quelques friandises pour ses enfants, puis me rendit au cimetière du village pour me recueillir sur la tombe de grand-père. Y. H.